En vue de la prochaine Journée de la femme, le président de la République François Hollande s’est exprimé sur les droits des femmes dans le magazine Elle. Il s’est notamment insurgé sur la façon dont est "scandaleusement banalisé" le harcèlement dont les femmes en sont victimes.
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, qui aura lieu le 8 mars, le président de la République a accordé un long entretien au magazine Elle, dans son édition du vendredi 4 mars. Une interview réalisée à la mi-février, dans lequel François Hollande aborde des sujets riches et variés, tels que les femmes, le féminisme, la famille, l’affaire Jacqueline Sauvage ainsi que les agressions sexuelles à Cologne en début d’année, mais surtout la place des femmes dans la société.
"Aucun geste" de harcèlement "ne doit rester sans réponse"
Dans cette interview, François Hollande juge le harcèlement dont les femmes sont victimes "scandaleusement banalisé". Les harcèlements verbaux ou physiques que subissent les femmes représentent "un phénomène de masse qui doit être regardé en face car il atteint les principes mêmes de la vie en commun", explique le président de la République. "Aucune femme ne doit rester seule face au harcèlement, d’où qu’il vienne au bureau, dans la rue ou dans un train. Aucun geste ne doit rester sans réponse", ajoute François Hollande avant d’annoncer que de "nouvelles initiatives" vont être prises par la ministre Laurence Rossignol. "Nous allons faciliter les dépôts de plainte", assure-t-il, "et s’il faut changer la loi pour que des sanctions soient effectivement prononcées, j’y suis prêt". Selon lui, le harcèlement est "une atteinte à la liberté" de mouvement et d’expression, "une violation sournoise des droits les plus fondamentaux des femmes".
Son rôle de père aux côtés de Ségolène Royal
François Hollande s’est également livré sur sa vie de famille, longtemps partagé avec Ségolène Royal, mère de ses quatre enfants. "Avant de parler de moi comme père, je rappelle que c’est Ségolène Royal qui est la mère de nos enfants", confie-t-il. "J’ai essayé d’être présent, je faisais la cuisine, je racontais des histoires aux enfants le soir, mais si vous interrogiez Ségolène Royal, elle vous dirait que je n’en ai sans doute pas fait assez", explique-t-il. Le chef de l’Etat s’est rappelé de ces moments "tellement beaux dans une vie" et ne regrette qu’une seule chose "ne pas en avoir fait davantage". "Etre président de la République exige de sacrifier une grande partie de sa vie personnelle", concède-t-il enfin pour détourner une question sur sa nouvelle compagne, Julie Gayet. "Nos concitoyens élisent un homme ou une femme. Pas un couple, ni une famille", résume-t-il.
Voir une partie de l’interview sur Europe 1
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