Pour Christiane Taubira, la gauche ne doit pas se rendre complice de la droitisation du pays. L’ancienne garde des Sceaux se dit "prête à se battre" pour cela.
Dans une interview à paraître aujourd’hui dans Les Inrockuptibles, Christiane Taubira raconte que cela fait plus de 20 ans qu’elle entend que la France vire à droite. Mais l’ancienne garde des Sceaux estime que la gauche n’est pas obligée d’accompagner ce mouvement. "Non, sinon on ne fait pas de politique", conseille-t-elle.
La ministre de Justice démissionnaire a personnellement envie de se battre et d’expliquer pourquoi la gauche "porte le projet possible pour l’avenir". Et à propos de son départ du gouvernement en raison de son désaccord sur la question de la déchéance de nationalité, "certains m’ont dit qu’on ne crevait pas de ne pas être tout à fait d’accord. Rester en négligeant un désaccord majeur, je sais, moi, que j’en aurais crevé", confie Christina Taubira.
Mais l’ancienne garde des Sceaux ne va pas se reposer. Elle s’accorde à dire qu’elle a beaucoup travaillé dans sa vie et qu’elle aurait le droit de se reposer. Mais Christiane Taubira est une "femme tourmentée" qui pense au futur. "Je ne pensais pas qu’on se retrouverait aujourd’hui devant une telle urgence de combat. On ne peut laisser le champ libre. Donc, oui, je suis prête à me battre", assure l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2002.
Christiane Taubira répond également indirectement à Manuel Valls qui a critiqué le week-end dernier depuis l’Allemagne la politique d’accueil des réfugiés conduite par Angela Merkel. "Aucun de nous ne peut être indifférent aux exodes. C’est une question existentielle. Mais la solution n’est pas à la seule portée de la chancelière allemande", explique-t-elle.