Le projet de révision constitutionnelle a été examiné vendredi à l’Assemblée nationale où le Premier ministre s’est exprimé. Il a annoncé que la prolongation de l’état d’urgence sera "de quatre mois maximum, renouvelables".
Le Premier ministre Manuel Valls a pris la parole vendredi matin à la tribune pour défendre le projet de révision constitutionnelle à l’Assemblée nationale. Mis à part la déchéance de nationalité qui a suscité des débats houleux, le chef du gouvernement a évoqué la prolongation de l’état d’urgence.
Il a annoncé que le gouvernement était "prêt à restreindre la durée de prorogation (de l’état d’urgence) à une période maximale de quatre mois, renouvelable". Ce serait une "avancée par rapport à la loi de 1955, qui ne prévoit aucune limite temporelle", a souligné Manuel Valls. "Chaque prolongation devra donc faire l’objet d’un projet de loi,
préalablement examiné par le Conseil d’Etat et, à chaque fois, ouvert à
un recours éventuel devant le Conseil constitutionnel", a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a littéralement vanté l’état d’urgence, mesure prise juste après les attentats du 13 novembre à Paris. "Un projet d’attentat a été déjoué grâce à une perquisition permise par l’état d’urgence", a-t-il asséné. Pour lui, inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, c’est graver "dans le marbre" son caractère exceptionnel.
"Les filières sont déstabilisées. De nombreux individus sont identifiés et placés sous surveillance. D’ailleurs, un des projets terroristes déjoués a pu l’être grâce à une perquisition administrative, menée dans le cadre de l’état d’urgence", a avancé le chef du gouvernement devant l’Assemblée nationale. Enfin, Manuel Valls a appelé à "éviter les caricatures". "L’application de l’état d’urgence n’affecte en rien le débat démocratique", a-t-il plaidé.