La position française sur Bachar al Assad évolue. Alors que jusqu’ici Paris était catégorique sur l’impossibilité pour l’actuel chef de l’Etat syrien de rester au pouvoir, cette position a fléchi.
Si désormais le départ de Bachar al Assad n’est plus envisagé, la France ne veut plus le voir au pouvoir aux termes de la Transition politique qui est envisagée.
Il y a quelques semaines encore la position française sur la Syrie était ferme : Bachar al Assad doit partir. L’intransigeance des deux alliés de Damas, Téhéran et Moscou, a conduit la France à lâcher du lest. Bachar al Assad a été qualifié par Laurent Fabius d’"assassin" au temps fort de la divergence entre les deux pays. "Bachar al Assad est l’assassin de son peuple", a dit le numéro un de la diplomatie française.
Les événements de Paris survenus le 13 novembre ont constitué un virage. L’Etat islamique s’est montré comme l’ennemi à abattre à n’importe quel prix. Ce qui a conduit Paris à devoir s’entendre avec Bachar al Assad. Laurent Fabius avait alors lancé l’idée de s’appuyer sur des troupes au sol dans les opérations en Syrie. Les troupes de l’armée de Bachar al Assad pourraient figurer parmi ces fantassins.
Du côté des Etats-Unis également, le même changement de ton vis-à-vis du numéro un syrien semble être adopté. Interrogé par un journaliste samedi lors d’une conférence de presse, à propos d’une coopération avec Bachar al Assad dans la lutte contre l’Etat islamique, le secrétaire d’Etat John Kerry n’a pas nié une telle éventualité.