Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a survolé dans un entretien la question sur le droit de vote des étrangers. "Je partage totalement l’avis de Manuel Valls", affirme-t-il.
Dans une longue interview sur Libération, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, est revenu sur le droit de vote des étrangers. Un sujet qui a suscité des polémiques suite à la déclaration de Manuel Valls selon laquelle ce n’est "plus une priorité". Le ministre affirme de son côté partagé l’avis du chef du gouvernement.
"Je partage totalement l’avis de Manuel Valls : si le candidat de la gauche en 2017 représente cette mesure, il s’expose au risque de porter un engagement qui n’a aucune chance d’être voté et donc appliqué à court terme", a-t-il ainsi déclaré dans les colonnes du quotidien national. "J’ai une approche extrêmement pragmatique de ce sujet. On ne peut faire aboutir cette mesure que dans deux cadres : soit avec une majorité qualifiée des trois cinquièmes du Congrès, soit par référendum. Dans les deux cas, on irait à l’échec", renchérit Bernard Cazeneuve.
La crise migratoire évoquée
Tout au long de l’interview, Bernard Cazeneuve a évoqué les grands dossiers passés et encours, particulièrement la crise des migrants. Le ministre a tenu à expliquer l’expression qu’il utilise fréquemment "fermeté et humanité". Fermeté, parce que la France "ne transige pas avec les principes de droit, avec le respect que l’on doit à l’autorité publique". Pour Bernard Cazeneuve "la fermeté, ça veut dire qu’on ne peut pas accepter que certains puissent s’abstraire de toutes les règles sous prétexte qu’ils estiment avoir raison". Le ministre va plus loin en indiquant que la fermeté est une balise pour instaurer l’humanité. "La fermeté, c’est aussi l’exigence de protéger la République du racisme, de la xénophobie, des haines qui la rongent. C’est le refus de voir la laïcité instrumentalisée contre les musulmans de France", explique-t-il. "Cela signifie que les musulmans de France qui ne veulent pas être stigmatisés ni victimisés doivent être soutenus et dire leur attachement premier à la République", précise le ministre.