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Après l’annonce jeudi soir du bureau exécutif du FN sur l’exclusion du cofondateur du parti, Jean-Marie Le Pen ne compte pas en rester là et veut contester cette décision.
Le communiqué sorti par le Front National jeudi soir ouvre vraisemblablement une nouvelle crise au sein du parti. "A l’issue de la réunion qui s’est tenue ce jour, le bureau exécutif du Front national, réuni en formation disciplinaire, a délibéré et a décidé, à la majorité requise, l’exclusion de M. Jean Marie Le Pen comme membre du Front national", est-il écrit dans le communiqué relayé par TF1. Cette réunion n’a vu ni la participation de la présidente du parti extrême droite, Marine Le Pen ni le numéro 2 du parti Florian Philippot.
Jean-Marie Le Pen, prêt à rebondir
De son côté, Jean-Marie Le Pen, auquel la décision complète et motivée sera communiquée prochainement, n’a pas encore dit son dernier mot. "Quand cette décision me sera notifiée, je l’attaquerai bien sûr devant les autorités judiciaires compétentes", a-t-il déclaré sur iTélé avec le sentiment d’avoir été "piégé" et aussi "victime d’un guet-apens".
Marine Le Pen n’est pas restée dans le silence après l’annonce de la sentence. Selon la fille du cofondateur du FN, son père a enclenché "un processus dont il connaissait l’issue en multipliant les fautes depuis de longues semaines, qui ne pouvaient qu’entraîner une décision de ce type".
Florian Philippot a une dent contre Jean-Marie Le Pen
Pendant trois heures, Jean-Marie Le Pen s’était défendu jeudi après-midi devant le bureau exécutif réuni au siège du FN. Il devait surtout répondre de ses propos controversés concernant les chambres à gaz. "Cette décision était déjà prise à l’avance", a lancé sur BFMTV Frédéric Joachim, avocat de M. Le Pen qui l’accompagnait jeudi. La défense du cofondateur du FN parle de la chronique d’une mort annoncée ajoutant que depuis 2011, "Florian Philippot veut la peau de Jean-Marie Le Pen". Selon toujours l’avocat de Jean-Marie Le Pen, sa fille est mal influencée par le numéro 2 du parti. "M. Le Pen reste président d’honneur. Je lui conseillerai de poursuivre en justice pour demander l’annulation de cette décision, en procédure d’urgence", a indiqué son avocat.
Les réactions des politiciens proches de M. Le Pen
Après l’annonce de cette décision du FN, Bruno Gollnisch, député européen proche de Jean-Marie Le Pen a avoué être "abasourdi". "Jean-Marie Le Pen est choqué, il espérait que les débats avaient dégonflé plusieurs baudruches, et les griefs contre lui. C’est une décision impitoyable et injustifiée", a-t-il confié. Marie-Christine Arnautu, également proche de M. Le Pen et membre du bureau exécutif, a déclaré avoir "l’impression d’avoir été victime d’une mascarade".