Au lendemain du propos de Sarkozy sur le problème d’immigration en Europe dans lequel il compare la situation à une canalisation qui explose, François Hollande, appelle tout le monde à la maîtrise.
Réponse d’un Président à un ex-Président ! Que "tout le monde" fasse preuve de la "gravité" et de "maîtrise" dans les débats sur l’immigration, a lancé François Hollande, vendredi 18 juin. Un appel qui va sans doute directement à l’endroit de Nicolas Sarkozy qui, jeudi, a comparé la crise humanitaire des migrants comme une "canalisation qui explose", soit une "grosse fuite d’eau".
"Quand il s’agit de personnes, d’êtres humains, quand il y a des sujets aussi graves, je crois que ça vaut pour tout le monde, il faut les aborder et les évoquer avec gravité et donc avec maîtrise", a déclaré le chef de l’État, en marge de la clôture d’un sommet régional à Bratislava.
Devant les militants du Val-d’Oise réunis à l’Isle-Adam, jeudi soir, Nicolas Sarkozy n’est pas y allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la proposition de la Commission européenne d’une répartition des migrants entre les pays européens. "Il n’y a pas d’argent, plus d’emplois, plus de logements mais ils ont trouvé un truc (…) ils ont considéré que la solution au problème d’immigration c’était de réduire, c’était de répartir".
Très vite, l’ancien Président s’est déchaîné et s’est lancé dans un exercice d’analogie bien inspiré : "dans une maison, il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine. Le réparateur arrive et dit, j’ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas il reste la chambre des enfants".
Depuis cette déclaration du président du parti Les Républicains, les réactions indignées se sont multipliées. Dans l’ensemble, elles dénoncent le mépris affiché par Sarkozy. C’est le cas, entre autres, de Jean Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement, qui a dit que "Sur la forme, c’est un manque de respect à la fois, évidemment, pour les personnes concernées, parce que quelle que soit la fermeté avec laquelle on agit, il faut le faire avec le respect et la dignité des personnes"