Alors que ses détracteurs la visent par des attaques racistes, la ministre de la Justice française se déclare prête à combattre. Elle se compare d’ailleurs à Roger Salengro, poussé au suicide en 1936 suite à une campagne calomniante et antisémite.
Un ouvrage contre le racisme
Christiane Taubira et la guerre du racisme, c’est une histoire de longue date. Descendante d’esclaves et première femme noire à occuper une fonction importante dans un ministère régalien, la ministre est connue de tous pour sa loi Taubira du 21 mai 2001 sur la reconnaissance de l’esclavage. Sa bataille contre l’antisémitisme, la gardienne des Sceaux la dévoile dans un livre à paraître ce jeudi 7 mai chez Philippe Rey. Intitulé, " L’esclavage raconté à ma fille", cet ouvrage détaille l’expérience de la ministre de la Justice du racisme ordinaire ainsi que la violence quotidienne et croissante des attaques qu’elle subit depuis sa prise de poste.
Les médias ont défini sa personne
Le racisme, Christiane Taubira l’a connu depuis sa jeunesse alors qu’elle étudiait à Cayenne et aussi lors de ses études à Paris. " Mais c’est en 2005, après les émeutes en banlieues que je suis devenue noire.", se souvient la ministre de la Justice qui a été souvent invitée sur les plateaux télévisés pour parler de la condition des noirs. Elle accuse d’ailleurs le système médiatique d’avoir aidé à forger cette image qui s’accorde avec la couleur de peau. Le phénomène s’est d’ailleurs accru quand elle devient la gardienne des Sceaux. Selon elle, les attaques sont de plus en plus violentes, à l’égard de sa personne comme de sa famille. " Un journaliste a écrit que depuis Salengro, on n’avait jamais vu un personnage public attaqué avec une telle violence… Mais ils n’auront pas mon suicide", lance Christiane Taubira, décidée à tout pour se battre.
Elle résistera toujours aux attaques
La ministre de la Justice compare actuellement son sort à celui du ministre socialiste Roger Salengro qui avait fait l’objet de plusieurs campagnes de dénigrement. L’histoire s’est d’ailleurs terminée sur la note du suicide. Entre les critiques de déloyauté et les comparaisons à des guenons, Christiane Taubira entend toujours marcher la tête haute. Face aux racistes, la jeune femme entend vivre, malgré tout ce déferlement de violences, avec courage et insouciance.
La locataire de la place Vendôme est critiqué sur plusieurs points comme le rejet d’une frange conservatrice de l’électorat, son engagement en faveur de la loi pour le Mariage pour tous ou encore son projet de réforme pénale. Une chose est sûre, "ils n’auront pas mon suicide", souligne Taubira.