L’amendement au projet de loi santé porté par le socialiste Olivier Véran a été rejeté par les députés. L’élu a voulu introduire une motion de censure contre le recours à des mannequins trop maigres et dénutris.
Les élus de tout bord ont jugé qu’il y avait là discrimination à l’embauche, rapporte TF1 ce matin. Mais le sujet pourra de nouveau être discuté, éventuellement sous une autre forme, quand les députés débattront en séance le projet de loi à compter début avril, d’après la députée PS Catherine Coutelle, qui l’avait cosigné.
Un autre amendement de Catherine Coutelle créant un délit d’incitation à l’anorexie a été retiré. "Nous allons le retravailler et le présenter dans l’hémicycle", a-t-elle indiqué. Elle préside la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale.
Par contre, un autre amendement d’Olivier Vérant et Catherine Coutelle stipulant que la politique de santé contribue à la prévention et au diagnostic précoce de l’anorexie mentale et des troubles des attitudes alimentaire a été adopté.
Trois niveaux de gravité dans "l’extrême maigreur"
Entre 30 000 et 40 000 personnes souffrent d’anorexie mentale soulignent les auteurs de ces amendements. Ce sont des adolescentes dans 90% des cas. "L’impact social de cette image que véhicule la mode, où des femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et défiler, est très fort", selon Olivier Véran.
L’amendement qui n’a pas été adopté visait à interdire aux agences de mannequinat le recours aux services des mannequins lorsqu’ils sont diagnostiqués en état de dénutrition. Cet état "d’extrême maigreur", qui s’échelonne sur trois niveaux de gravité, selon Catherine Coutelle, s’évalue sur l’Indice de Masse Corporelle (IMC) du sujet, calculé en divisant le poids par la taille élevée au carré. Cet amendement aurait établi une discrimination dans le code du travail, selon le député UMP Bernard Accoyer.