Le gouvernement dévoile aujourd’hui ses premières pistes pour lutter contre le l’"appartheid" des quartiers sensible. Le chantier est immense et les attentes très fortes.
Le conseil interministériel sur l’"égalité et la citoyenneté" d’aujourd’hui a été annoncé au début de février, rappelle Le Parisien. Ce conseil vise à lancer une dynamique autour des maux des quartiers sensibles : logement, développement économique, éducation et citoyenneté, d’après le ministère de la Ville.
En visite à Courcouronnes mi-février, Manuel Valls avait de nouveau utilisé le mot "apartheid" qu’il avait employé après les attentats de janvier pour décrire la situation de ces quartiers. "Un grand nombre de citoyens ont le sentiment d’être des citoyens de seconde zone", avait-il dit.
Les derniers arbitrages devaient être rendus mercredi soir, mais "il ne s’agit surtout pas d’un énième plan banlieues", assure-t-on de source proche du dossier. Les programmes se sont en effet succédé sans parvenir à résorber les ghettos urbains, qui se concentrent aujourd’hui sur une centaine de quartiers en très grande difficulté.
Au niveau du logement, il s’agit de trouver les moyens d’améliorer la mixité sociale dans les quartiers difficiles, bête noire de la politique de la Ville, et revenu sous le nom de "peuplement" dans le contexte après 6 janvier.
Le principal outil à la disposition des pouvoirs publics est la loi Solidarité et rénovation urbaine (SRU). Cette loi impose la construction de 25% de logements sociaux aux communes de plus de 3 500 habitants.
Selon un rapport provisoire publié au mois de février, deux-tiers des communes ont atteint leurs objectifs sur la période 2011-2013, le plafond n’était alors que de 20%. Mais cela cache une forte concentration de populations pauvres dans certaines villes. De plus, il reste des communes récalcitrantes, dont 215 ont fait l’objet d’un "arrêté de carence" de la part du préfet.