François Hollande devrait annoncer la modernisation de la dissuasion nucléaire française au cours de son discours.
Le Figaro dit qu’il est de coutume, pour un président de la République, de discourir au moins une fois sur la dissuasion nucléaire au cours de son mandat. Pour Nicolas Sarkozy c’était à Cherbourg, en 2008, et pour Jacques Chirac à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), en 2001, et à l’Île-Longue, en 2006.
François Hollande procèdera au sien ce jeudi à Istres (Bouches-du-Rhône) pour prononcer une intervention sur la doctrine et les perspectives de la force de dissuasion française. Il l’avait annoncé lors de sa récente conférence de presse, le 5 février : "J’entends aussi que notre force de dissuasion soit modernisée autant qu’il est nécessaire, et toujours avec le principe de suffisance, et donc dans la transparence sur les armes nucléaires dont la France dispose".
Modernisation donc au lieu d’une révolution doctrinale. Avant son accès à l’Elysée, le candidat Hollande avait dit qu’il garderait les deux composantes, océanique et aéroportée, de la dissuasion. La première est arrimée autour de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engin (SNLE) dotés de missiles balistiques intercontinentaux. La deuxième, basée sur des missiles ASMPA (missile air-sol de moyenne portée améliorée), est portée par des Mirage 2000N et des Rafale à partir du territoire français ou du porte-avions Charles-de-Gaulle.
Dès son élection, François Hollande s’était rendu à bord du SNLE Le Terrible pour souligner son attachement aux fondamentaux de la doctrine française. Le coût de la dissuasion est estimé entre 3 et 4 milliards d’euros annuel, soit environ 10% du budget de la Défense.