Le président de la République justifie le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il critiquait cette procédure lorsqu’il était premier secrétaire du Parti socialiste.
François Hollande semble avoir oublié le "déni de démocratie" qu’il conspuait en 2006, remarque Le Figaro aujourd’hui. Des années après, il s’est décidé à utiliser le fameux article 49-3 de la Constitution qui permet au gouvernement de faire adopter un texte sans le vote des députés.
"Je n’allais pas jouer le sort de la loi Macron à la roulette", s’est-il justifié. Il n’a pas hésité à se faire le chantre de cette "brutalité" évoquée neuf ans plus tôt dans l’habit de premier secrétaire du PS, face à la fronde de sa propre majorité. "Quand vous êtes le responsable de l’opposition vous vous opposez peut être de manière un peu mécanique", a argumenté Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement.
Hier, lors du Conseil des ministres convoqué en urgence pour enclencher la procédure du 49-3, François Hollande avait fulminé contre les frondeurs socialistes hostiles à sa politique économique : "Il n’est pas acceptable que des députés de la majorité votent contre un texte du gouvernement", a-t-il tonné. A l’endroit de son premier ministre Manuel Valls, il a dit "Je vous donne l’autorisation d’engager la responsabilité du gouvernement au titre de l’article 49-3, mais il reste encore une heure où l’on peut essayer...".
Pour la première fois depuis le projet de Contrat première embauche (CPE), "l’arme fatale", comme le 49-3 est parfois présenté, a été déclenchée à l’Assemblée nationale. "En politique, la force va à la force", confie Eduardo Rihan-Cypel, député PS et secrétaire national chargé de la Défense.