Diverses organisations ont tenté de convaincre les députés français sur la décision à prendre par rapport à la reconnaissance de l’Etat Palestinien.
La proposition de résolution déposée par le PS pour la reconnaissance d’un Etat palestinien a déchaîné les réactions aussi bien dans le camp israélien que pro-palestinien. Plusieurs organisations pro-palestiniennes et pro-israéliennes n’ont cessé de harceler les parlementaires pour se prononcer en faveur ou contre cette loi. « On en est à une bonne centaine de mails par jour, on sature », se plaignait la semaine dernière un représentant de l’UMP.
Du côté des pro-israéliens, la panique est à son comble quant à cette possible reconnaissance. Les députés ont reçu des courriers de l’Union des Patrons Juifs de France (UPJF) et de la Règle du jeu, revue créée par Bernard-Henri Lévy. Comme indiqué sur Libération, celui-ci renvoyait à une tribune signée par BHL, nommée : « Israël, la Palestine et le Parlement français : qui veut faire l’ange fait la bête. Pourquoi il ne faut pas voter la reconnaissance unilatérale de la Palestine. »
De son côté, le député des Français de l’étranger, Meyer Habib a également écrit à ses collègues vendredi. Pour lui, « même si l’issue de ce vote semble, hélas, acquise », il fait appel au vote contre un texte « contreproductif et irresponsable ». Il est clair selon lui que le PS a cédé « aux coups de boutoir de l’extrême gauche antisioniste ». Les opposants à cette résolution ont même réussi à obtenir des entretiens avec Laurent Fabius et Manuel Valls, la semaine dernière. Il s’agit notamment du député UDI et ami personnel de Benyamin Netanyahou qui, dans la foulée, a tenté de rallier à sa cause les quelques indécis de l’Assemblée. « J’ai parlé à des députés qui ont changé d’avis quand je leur dis qu’en votant la résolution, on vote pour le Hamas et le terrorisme », a-t-il déclaré.
De véritables offensives de la part de la communauté juive qui travaillent intensément la persuasion. Entre divers entretiens jusqu’aux plus hautes sphères parlementaires et des déplacements tout frais payés vers l’état hébreu, il est sûr qu’Israël s’acharne à ce que l’état Palestinien soit une idée à jeter aux oubliettes.
Du côté des pro-palestiniens toutefois, le constat s’est fait simplement. Si ces organisations opposantes se démènent autant, c’est qu’« elles sentent que c’est un combat perdu, du moins à l’Assemblée et mènent plutôt une stratégie de containment pour empêcher l’Elysée et la diplomatie de franchir le pas », comme l’indique Pouria Amirshahi.