Les Français veulent des élus modèles. Des lois sont en cours d’étude pour que les condamnés ne soient pas éligibles.
Selon un sondage Opinion Way pour Powerfoule.org, que Le Monde révèle en avant-première, la majorité de Français est intransigeante à l’égard des élus en faute avec la justice.
73 % des personnes enquêtées se disent favorables à une inéligibilité absolue pour les élus condamnés dans des affaires de fraude fiscale. Ce chiffre monte à 84 % dans les cas de corruption et à 85 % pour ceux de détournement de deniers publics.
Ces résultats se logent en parallèle avec la mauvaise image que les citoyens ont de leurs élus : 90 % pensent que la fraude fiscale est une pratique répandue ; 84 % sont d’avis que la corruption et le détournement de fonds publics relèvent, eux aussi, d’une banale habitude.
Si le désenchantement concerne toutes les couches de la population, il est d’autant plus accentué chez l’électorat du Front national et chez les personnes ne se réclamant d’aucune préférence partisane.
"Peu d’élus sont concernés en réalité, mais c’est comme le cyanure : quelques gouttes suffisent pour que toute la rivière soit infectée ", déplore François Chemillier, fondateur de Powerfoule.org. Le site Internet, qui s’affirme comme un mouvement citoyen qui a pour but de défendre l’intérêt général, a mis en ligne une pétition pour revendiquer un affermissement de la législation en matière d’inéligibilité. "Nous voulons interpeller les trois candidats à la présidence de l’UMP pour savoir ce qu’ils en pensent. Ils peuvent mettre cette question à l’ordre du jour", explique M. Chemillier.
Le député UMP de la Loire, Dino Cinieri, a déposé il y a quelques jours une proposition qui vise à instaurer une peine d’inéligibilité perpétuelle pour les élus condamnés pour des faits de fraude fiscale ou de corruption. Le sénateur UMP Bruno Retailleau avait également déposé en octobre une proposition de loi voulant durcir la législation sur le sujet.