Face au phénomène du jihad en France, l’Etat prend des mesures. Le Sénat vient d’approuver l’interdiction de sortie du territoire des individus suspectés.
Pour renforcer la lutte contre le terrorisme, le sénat vient d’adopter mercredi soir, "la création d’un dispositif d’interdiction de sortie du territoire", après de vifs échanges, rapporte La Libération.
Ce dispositif qui est l’une des principales mesures du projet de loi renforçant la lutte contre le terrorisme permet "l’invalidation du passeport et de la carte nationale d’identité de la personne concernée", précise cette même source.
Pour le ministre de l’intérieur, « L’interdiction de sortie du territoire est très ciblée ». « Si dans cinq ans, la source du problème était tarie, la loi ne serait plus appliquée. Si le problème perdurait, ce que je crains, nous n’aurions pas à passer à nouveau devant le législateur ! », explique Bernard Cazeneuve.
Par ailleurs, outre cette loi, les sénateurs ont également voté un article additionnel permettant au ministre de l’Intérieur de "prononcer une interdiction administrative d’entrée sur le territoire français à l’encontre de tout ressortissant étranger ne résidant pas habituellement en France, lorsque sa présence en France constituerait une menace grave pour l’ordre public".Ce texte qui vient d’être adopté a été présenté par l’UMP.
Selon toujours La Libération, le débat s’achèvera ce jeudi au Sénat. A l’Assemblée, seuls les écologistes se sont abstenus lors du vote.
Les avis divergent sur la loi. Pour l’écologiste Leila Aïchi, ‘’cette interdiction est une procédure sans procès équitable et n’empêchera pas les plus déterminés de partir et de revenir’’. Eliane Assassi (CRC, Communiste républicain et citoyen), pense que ‘’cet article porte une atteinte disproportionnée aux libertés individuelles.’’ Pour Nathalie Goulet du UDI-UC ‘’cet article prend des mesures absolument nécessaires, que la Grande-Bretagne et d’autres États ont déjà prises’’.
La France est le premier pays occidental à avoir, en termes de nombre, le plus de ses ressortissants dans les rangs de l’Etat islamique. Le ministre de l’intérieur évoque le chiffre de 900 Français dans les rangs de l’organisation.