Avec un Sénat qui bascule à droite, la tâche du gouvernement de Manuel Valls va se compliquer. Le Premier ministre appelle à faire preuve "d’intelligence collective".
Après avoir perdu les municipales et les européennes, la gauche a laissé le Sénat à la droite, dimanche 28 septembre, où deux élus Front national ont fait leur entrée pour la première fois. "Ce résultat est sans aucune surprise, c’était prévu depuis les élections municipales", a commenté Manuel Valls lors d’une visite à Besançon, lundi. "Pour la gauche c’est la troisième défaite normale, logique", a-t-il précisé.
A la veille de l’élection du président du Sénat, instance qui a le pouvoir de ralentir mais pas d’empêcher l’adoption des textes de loi, le chef du gouvernement a demandé à l’opposition de faire preuve d’"intelligence", rapporte Libération. "On n’est pas dans un moment où il faut de l’obstruction. Je pense qu’il faut du rassemblement. Chacun a une part de responsabilité, la majorité comme l’opposition", a-t-il déclaré.
Autrement dit, le Premier ministre demande à l’UMP et à l’UDI d’aller au-delà des clivages droite/gauche/centre, qu’il juge dépassés. "La droite, la gauche, le centre : tout cela ce sont des notions qui existent mais face au problème des Français, ces notions sont parfois un peu dépassées", a-t-il martelé avant d’ajouter : "Moi je compte sur l’intelligence collective. Il n’y a pas de raisons qu’elle n’atteigne pas l’Assemblée nationale et le Sénat".
Mercredi après-midi, les sénateurs de droite s’affronteront pour une nouvelle bataille, celle de la présidence du Sénat, qui devrait se jouer entre les UMP Jean-Pierre Raffarin, Gérard Larcher et Philippe Marini.