En chute dans les sondages et avec les tensions qui règnent à l’Assemblée nationale, le premier ministre se trouve dans une position inconfortable. Nommé à ce poste en mars dernier, Valls a vécu 5 mois de tension.
La tension est plus que jamais tendue à l’Assemblée nationale et le premier ministre ne sait plus sur quelle majorité il peut s’appuyer. Avec une gauche chamboulée et une majorité qui s’affaiblit dangereusement, le locataire de Matignon se trouve face à une situation fragilisée. L’on sait également que les écologistes se sont émancipés et une partie des députés socialistes conteste la politique économique du couple exécutif. Nommé au poste de premier ministre depuis le 31 mars 2014, Manuel Valls a été plongé dans cinq mois de tension au sein du gouvernement. Ce jour, il affrontera le vote de confiance à l’assemblée nationale.
Le 8 avril, soit quelques jours après sa nomination, Manuel Valls assiste à sa première épreuve parlementaire qui constitue un engagement pour la responsabilité de son gouvernement. Il obtient la majorité avec 306 voix, mais cela n’a pas été suffisant car la plupart des socialistes ont mis la pression sur le locataire de Matignon en exigeant un "contrat de majorité". "Les Radicaux de gauche suivent, mais les écologistes se divisent et commencent à prendre leurs distances.", rappelle Le Parisien.
La tension se poursuit et le 29 avril, la majorité tangue et 41 députés socialistes refusent de voter le plan d’économie. Au final, seuls 242 parlementaires socialistes votent sachant que la majorité absolue est de 249 voix. Du côté des écologistes, seuls trois élus suivent. Sauvé de justesse grâce aux radicaux de gauche qui acceptent majoritairement son texte, le premier ministre a échappé au pire.
Alors que la tension semble se calmer à l’Assemblée nationale, la secousse provoquée par le coup de Montebourg marque une nouvelle épreuve pour Manuel Valls. Le premier ministre a présenté la démission de son gouvernement le 25 août, mais le président François Hollande lui demande de recomposer un nouveau gouvernement répondants aux orientations définies pour le pays.
Le gouvernement Valls 2 a été formé le 26 août avec le départ d’Arnaud Montebourg, de Benoît Hamon, d’Aurélie Filippetti et de Frédéric Cuvillier. Najat Vallaud Belkacem devient ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Emmanuel Macron succède à Montebourg, Fleur Pellerin est nommé ministre de la culture et de la communication et Patrick Kanner, ministre de la jeunesse et des sports.
Avec les problèmes de la rentrée, le chômage et la crise qui perdurent, Manuel Valls a reçu la démission surprise de Thomas Thévenoud le 4 septembre dernier à sa demande et pour des raisons personnelles (paiement d’impôts et autres factures). Il a été remplacé par Matthias Fekl. Avec une côte de popularité en baisse et cinq mois de tension, le premier ministre devrait remonter les pentes.
En juillet, la situation semble aller pour le mieux pour Manuel Valls en obtenant une large majorité sur la loi de finances rectificative. La grande majorité des députés du groupe socialistes votent le texte. Il ne fallait pas se réjouir de sitôt car le texte présenté par le gouvernement avait provoqué une révolte du côté du groupe socialiste qui aboutit à la naissance d’un front anti-Hollande.
Le 8 juillet avec le projet de budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFSSR), les frondeurs annoncent un grand retour, dont 33 s’abstiennent de voter. « Nous avons voulu marquer très clairement que ce texte n’était pas votable », a précisé Christian Paul, l’élu socialiste de la Nièvre qui n’est autre que l’un des meneurs de la rébellion. Heureusement, le budget rectificatif de la Sécu a obtenu la majorité absolue avec 254 votes de socialistes. Avec le soutien de la plupart des radicaux de gauche et de quelques écologistes, la majorité y est. "L’Assemblée nationale vient de voter nettement le projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative", s’est félicité le Premier ministre.