Claude Guéant accuse l’Elysée de vouloir nuire à Nicolas Sarkozy dans l’affaire Tapie et ce, en fournissant à la justice des archives lui appartenant. La réponse du palais ne s’est pas fait attendre.
Les policiers qui ont interrogé Claude Guéant sur l’affaire Tapie durant ses trois jours de garde à vue – effective lundi 26 mai et levée 2 jours plus tard - auraient présenté des archives appartenant à Nicolas Sarkozy et fournis par l’équipe élyséenne d’aujourd’hui. La situation a fait sortir de ses gonds l’ancien ministre de l’Intérieur qui dit y voir une manœuvre du palais dans le seul but d’anéantir l’ancien président.
" Ils (les éléments de la brigade financière, ndlr) m’ont produit des archives qui appartiennent à Nicolas Sarkozy, données par la présidence actuelle, qui n’étaient pas versées aux archives nationales ", a révélé dimanche matin l’ancien ministre sur Europe 1. Lui de juger " tout à fait anormal que la présidence d’aujourd’hui livre des archives du précédent président ", et que " les archives appartiennent à la personne qui en est détenteur ou aux archives nationales ".
Evoquant un " scandale d’Etat ", l’ex-secrétaire général de l’Elysée de poursuivre : " Nous savons aujourd’hui, qu’il y a au sein de l’État, une organisation qui est faite à coup de violation du secret de l’instruction et de l’enquête et à coup d’instrumentalisation de la justice pour dénigrer et détruire Nicolas Sarkozy et ses principaux collaborateurs ". De quelle organisation s’agirait-il ? Claude Guéant n’a pas voulu entrer dans les détails. Il a seulement affirmé "savoir des choses" et avoir "quelques idées à titre personnel ".
" (J’ai) la certitude que quand je voyage à l’étranger, la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure, ndlr), m’observe ", a encore rajouté l’ancien ministre.
Dans l’après-midi même, l’Elysée a publié un communiqué visant à éclaircir sa position par rapport à cette affaire qui a valu 3 jours de garde à vue à un ancien secrétaire général de la présidence. " Dans le cadre de l’instruction suivie par le juge Tournaire et sur la demande expresse de ce dernier, elle lui a communiqué les seuls éléments d’information requis qui se trouvaient disponibles dans les services de l’Élysée ", écrit la présidence qui affirme avoir " agi dans le strict respect de la loi et des réquisitions de l’autorité judiciaire ".
De source proche du dossier, Europe1 fait savoir que des documents en lien avec l’affaire d’arbitrage Bernard Tapie/ Crédit Lyonnais, ont été effectivement confiés à la justice en avril 2013 en réponse à une demande formulée par les juges instruits dans le cadre du dossier un mois plus tôt.
S’agissant du cas de Claude Guéant, l’Elysée aurait assuré n’avoir pu mettre la main à aucun document le concernant dans les archives du palais.