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Marine le Pen reconnaît que l’observation faite par son père sur l’Ebola est " peut-être désabusée " mais les polémiques qui ont suivi s’expliquent par contre du fait que les propos du président d’honneur du FN ont été "dénaturés".
Jean-Marie Le Pen a créé un véritable tollé mardi en soutenant que " Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois " lorsqu’il évoquait " l’explosion démographique " avec un élu de Gogolin.
" Les calembours effrayants de Jean-Marie Le Pen sur le virus Ebola montraient la vraie face du Front national ", s’est indigné aussitôt le premier ministre Manuel Valls sur le Nouvel Observateur. D’autres membres du gouvernement lui ont ensuite emboîté le pas en dénonçant tout à tour cette sortie très remarquée de l’homme frontiste.
Mercredi, ce dernier était contraint de s’expliquer sur ses propos. Alors que l’opinion s’attendait à ce qu’il fasse son mea culpa, Jean-Marie Le Pen, a, au contraire, assumé tout ce qu’il a dit la veille.
Etait-ce une bourde ? L’intéressé assure que " non ". " Cette phrase n’a pas de portée particulière, c’est une observation ", explique-t-il. Il s’interroge alors " comment on peut polémiquer sur un tel sujet ? ". " Moi, je suis un adversaire résolu de tout ce qui touche à l’intégrité des populations, mais on n’y peut rien. Moi, je ne maîtrise pas ces phénomènes, j’essaie de voir quels vont être les équilibres demain que nous devrons prendre en compte ", soutient l’homme de 86 ans.
Quant à " Ebola, le seigneur Ebola ", il s’agit d’" un redoutable danger car il n’y a pas de thérapeutique pour le soigner. Il peut faire des ravages et balayer les populations dans le monde ", rappelle le député européen sortant, concédant que " nous ne sommes pas maîtres des grands équilibres mondiaux ".
Contrairement à lui, sa fille, Marine Le Pen, semble vouloir relativiser la polémique que ce dérapage a suscitée. Cette dernière soutient en effet que les propos de son père " ont été dénaturés ". " Il ne parlait pas d’immigration, il ne parlait pas de la démographie africaine, il parlait de la démographie mondiale, il a exprimé une vive inquiétude qu’il a déjà exprimée sur son blog, de la propagation d’un virus qui est un virus mortel ", a-t-elle déclaré lors de son passage dans " Des Paroles et des Actes " sur France 2.
" C’est une petite manœuvre de fin de campagne, je pense que tout le monde l’aura compris ", a-t-elle affirmé avant de reconnaître que " c’était une observation peut-être désabusée, un peu pessimiste ". " Mais ça n’avait strictement rien à voir avec l’immigration, contrairement à ce que j’ai pu lire ", devait-elle assurer.