Nicolas Sarkozy pointe " un échec sans appel de la politique migratoire européenne " et propose, dans une tribune publiée par Le Point, la suspension immédiate de Schengen I.
A quatre jours des Européennes, l’ex-président prend la plume et s’exprime longuement sur l’Europe dans une tribune de 6 pages intitulée " l’Europe ou le déclin " et publiée par Le Point ce jeudi.
" D’aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours senti viscéralement français ", écrit en préambule Nicolas Sarkozy avant d’appeler à un engagement effectif aussi bien des dirigeants européens que de l’électorat.
Aux premiers il dit : " L’absence de leadership met l’Europe en danger, car sans vision, sans cap et sans priorité ". Il rajoute par ailleurs que " la Commission ne devrait plus avoir de compétences législatives puisqu’il y a un Parlement européen. Elle demeurera en charge de la mise en œuvre, du contrôle et éventuellement de la sanction ".
Concernant le problème sur l’immigration, l’ancien locataire de l’Elysée estime que l’Europe a échoué sur ce point. " Il faut suspendre Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu’après avoir préalablement adopté une même politique d’immigration ", propose alors Nicolas Sarkozy. Selon lui, c’est le seul moyen de mettre fin " au détournement de procédure qui permet à un étranger de pénétrer dans l’espace Schengen, puis une fois cette formalité accomplie de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses ".
" Nous devons cesser de croire au mythe de l’égalité des droits et des responsabilités entre tous les pays membres ", assène-t-il encore avant de rajouter : " Nous n’avons pas voulu l’Europe pour que soit organisé un dumping social migratoire au détriment quasi systématique de la France ".
A l’entame d’un nouvel air, l’ancien n°1 français met l’Europe devant ses responsabilités, entre autres, celle de " contribuer au règlement des crises pour éviter que cet anneau de révolutions ne devienne pour l’Europe une ceinture de dangers incontrôlables ".
Nicolas Sarkozy profite aussi de sa tribune pour tacler, de manière indirecte, son successeur. " Je vois un grand mérite à l’Europe (…) elle nous protège des dérives idéologiques de nos gouvernants (…) La dérive à laquelle nous assistons serait pire encore. Impôts sans limite, dépenses publiques sans frein, déficits explosés ", dit-il.
En citoyen engagé, il propose alors " la création d’une grande zone économique franco-allemande cohérente et stable au cœur de la zone euro qui permettra d’abord de mieux défendre nos intérêts (…) en gommant nos handicaps fiscaux et sociaux ".
A l’ensemble de l’électorat français, notamment ceux qui prévoient de s’abstenir au vote, L’homme de droite de soutenir : " l’indifférence est suicidaire car en Europe se joue une partie substantielle de notre avenir. Quant à l’hostilité, elle est profondément injuste ". Propos repris par Europe1 et Le Figaro.