Pour son premier match de préparation à la Coupe du monde, la France s’est imposée 2-1 contre le Costa Rica. Avant de se rendre en Tunisie dimanche 30 mai, les Bleus peuvent tirer quelques enseignements de cette courte victoire.
Grâce notamment à un but de Mathieu Valbuena, la France a disposé du Costa Rica hier soir en match amical. Pour leur première en 4-3-3, les Bleus n’ont pas démérité. Au contraire. Et ceci malgré quelques erreurs défensives.
Les dernières prestations de l’équipe laissaient craindre le pire. Cette petite victoire (2-1) contre le Costa Rica (40ème au classement de la FIFA) est donc une sorte de bonne surprise. C’est un groupe visiblement soudé et motivé qu’on a pu voir à Lens hier soir. Un sacré contraste avec les Bleus totalement désunis d’il y a deux ans, au moment d’aborder un Euro 2008 qui allait finir en fiasco.
Soulagement
L’équipe de France s’est pourtant une nouvelle fois fait peur. Et a joué avec les nerfs de ses supporters. Alignée dans le 4-3-3 tant attendu, avec Malouda et Gourcuff en relayeurs, Govou et Ribéry sur les ailes et Henry… sur le banc, elle avait démarré le match pied au plancher, avant de se faire cueillir à froid sur une frappe vicieuse d’Hernandez.
Les Bleus ont ensuite semblé retomber dans leurs travers. Les passes mal assurées s’enchaînaient et les défenseurs affichant une inquiétante fébrilité. Jusqu’à ce que celui qui allait finir homme du match ne montre la voie. Sur une merveille d’action collective tricolore, un défenseur costaricain déviait dans ses propres buts un centre de Ribéry, auteur d’un énième déboulé sur son côté gauche. Le soulagement des joueurs français comme celui du stade Bollaert avait presque quelque chose d’émouvant. Il ne s’agissait après tout que d’un simple match amical.
Cohésion
La seconde mi-temps allait être à sens unique. Gourcuff a retrouvé les jambes qu’il avait perdues depuis six mois, multipliant les frappes au but, tandis que Malouda et Ribéry continuaient de régaler sur l’aile gauche. Seul Thierry Henry, entré sans brassard à la mi-temps, semblait à côté de ses pompes. Les occasions se multipliaient, en vain. C’était donc au tour des remplaçants de jouer.
Abou Diaby, auteur d’un numéro spectaculaire au cœur de l’axe défensif costaricain, servait Valbuena, qui jouait là son premier match en Bleu. Celui que les Marseillais surnomment "petit vélo" trouvait enfin la faille, sur une frappe dont le rebond rappelle l’ouverture du score des visiteurs. Si l’équipe de France n’a pas totalement maîtrisé son sujet, elle a montré une cohésion plus vue depuis longtemps, et montré que son banc de touche ne manquait finalement pas de ressources. De bon augure.
LES PLUS
- Le côté gauche : C’est la principale satisfaction du nouveau système tactique, étrenné par Raymond Domenech. Pendant toute la rencontre, Ribéry, Malouda et Evra ont démontré une grande qualité individuelle et une volonté permanente d’aller de l’avant. En plus de cela, ils ont bien permuté et se sont par moment trouvé les yeux fermés. Principale arme des Bleus en attaque, Ribéry a eu raison d’insister pour jouer à son poste préféré !
- Mathieu Valbuena : Sa présence dans la liste des 23 était une petite surprise. Le Marseillais n’avait jamais joué en Bleu avant ce France-Costa Rica et on comprend pourquoi il a été appelé ! Entré à la 66e, il a marqué un quart d’heure après. Plus généralement, sa fougue et son audace ont fait la différence. Voilà le joker offensif que l’on attendait. Voire plus... Titulaire, Sidney Govou n’a pas montré grand chose en première mi-temps.
- Yoann Gourcuff : Ce nouveau 4-3-3 oblige Gourcuff à jouer plus reculé et décalé sur le côté droit. Le Bordelais, qui évoluait pour la première fois à ce poste en équipe de France, a mis une mi-temps avant de parvenir à trouver sa place. En deuxième mi-temps, il a été nettement plus convaincant, multipliant les prises de balle et les frappes.
LES MOINS
- La défense tricolore : Le mollet gauche de Gallas a l’air de tenir le choc. Mais pour le reste... En première mi-temps, l’arrière-garde tricolore a semblé en danger sur chaque incursion offensive du Costa Rica. Elle n’a jamais dégagé de sérénité, ce qui est d’autant moins rassurant qu’il s’agit là, a priori, de la défense titulaire des Bleus. Mais Squillaci a fait une bonne deuxième mi-temps...
- Steve Mandanda : Pourquoi Domenech a-t-il choisi de commencer ses matches de préparation en alignant son deuxième gardien ? Nul ne sait, et le portier tricolore n’a pas eu l’air de savoir non plus. Sa responsabilité est engagée sur le but encaissé par les Bleus. Mais il s’est rattrapé par un bel arrêt dans la foulée.
- Les attaquants de pointe : L’animation offensive des Bleus est souvent passée par les côtés, ou par les pénétrations de Yoann Gourcuff. Nicolas Anelka en première mi-temps, comme Thierry Henry en deuxième, n’ont jamais vraiment pesé ni concrétisé les actions de leurs camarades. Reste l’option Gignac, auteur d’une belle rentrée en fin de match.