La "prime aux salariés" est examinée par les députés ce mardi 14 juin à l’Assemblée nationale. Ce dispositif concerne potentiellement quatre millions de personnes travaillant pour des entreprises de plus de 50 salariés, et dont les dividendes sont à la hausse. De son côté, le patronat affiche sa réticence et demande un seuil de 500 salariés.
La prime aux salariés annoncée par le gouvernement il y a deux mois prévoit le versement de 1 000 euros de bonus à tous les salariés d’entreprises de plus de 50 personnes, qui réalisent des bénéfices au cours de deux exercices successifs.
Le 19 mai dernier, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé qu’il ne " cèdera pas sur ce principe ". "Le partage de la valeur, j’y tiens parce que c’est une question de justice", avait-il déclaré, arguant que "Quand il y a la reprise, (…) il est normal que les salariés et les ouvriers à qui on a demandé des efforts pendant la crise bénéficient de la reprise".
La prime aux salariés devrait se situer à environ 1 200 euros par an, et elle est facultative pour les sociétés de moins de 50 employés. Néanmoins, le texte aujourd’hui entre les mains des députés n’indique pas clairement le montant accordé, qui devrait encore faire l’objet de négociations entre les partenaires sociaux. De son côté, le ministère du Budget table sur une prime moyenne de 700 euros par salarié par an. Un versement qui toucherait six millions de travailleurs, pour un montant total de 2,8 milliards d’euros, soit l’équivalent d’une journée de consommation des ménages en France, selon les calculs de l’Insee.
Le patronat, par la voix de sa présidente Laurence Parisot, a émis des réserves quant à la mise en œuvre du dispositif. Il demande que l’application de la prime aux salariés soit réservée uniquement aux entreprises de plus de 500 salariés. Et que la prime soit facultative dans tous les cas. Un certain nombre d’élus de la majorité soutiennent les revendications du Medef et proposent des amendements allant dans ce sens.
Pour leur part, les syndicats, à l’instar du CGT et CFDT, se montrent inquiets d’un possible écart entre la somme de 1000 euros évoquée à l’origine, et le montant réellement versé. Pour eux, cette prime " ne profite qu’à quelques-uns ".