La Jeanne d’Arc, le mythique navire-école de la Marine française, est arrivée jeudi après-midi à Brest, point final de sa dernière campagne de formation d’élève officiers, après 45 ans de carrière sur les mers du globe.
BREST (AFP) - La Jeanne d’Arc, le mythique navire-école de la Marine française, est arrivée jeudi après-midi à Brest, point final de sa dernière campagne de formation d’élève officiers, après 45 ans de carrière sur les mers du globe.
Le vieux porte-hélicoptères, avec à bord ses 586 membres d’équipage, s’est engagé dans la rade sous les coups de corne de brume, avant d’être remorqué dans le port de commerce où l’attendaient plusieurs milliers de personnes, dont les familles des marins.
Depuis son lancement en 1964, le plus vieux bâtiment de la Marine nationale a fait 800 escales, sillonné 84 pays et parcouru 1,76 million de milles nautiques (3,25 millions de km), l’équivalent de 79 tours du monde ou de neuf fois la distance Terre-Lune.
Un rayon de soleil dans un ciel voilé a salué son arrivée au terme de sa 46ème campagne, avant son démantèlement.
La vieille dame, comme l’appelle affectueusement les marins du bord, a franchi le goulet de Brest accompagnée des voiliers écoles de la Marine, La Belle Poule, l’Etoile, le Mutin, et d’une myriade d’embarcations de toutes tailles dont l’Abeille Bourbon et des bateaux-pompes aux grands jets d’eau.
Au-dessus de sa fine étrave, flottait un gigantesque drapeau français. De grands pavois multicolores ornaient l’arrière du navire déployés depuis son mât, où battaient les drapeaux des pays visités ces derniers mois.
L’équipage impeccablement aligné sur le pont d’envol était au garde à vous lorsqu’ont retenti les vingt-et-un coups de canon du salut à la terre, impressionnant cérémonial protocolaire généralement réservé aux chefs d’Etat.
Puis, le capitaine de vaisseau commandant La Jeanne a prononcé pour la toute dernière fois le traditionnel "terminé, barre et machine".
"Ca me fait drôle de la voir dans le port de commerce et un pincement au coeur de savoir que c’est la dernière fois qu’on la voit", s’est émue, sur le quai, la mère d’un matelot.
Le navire restera amarré pour quatre jours de festivités quai commandant Malbert, avec ouverture au public samedi et dimanche, puis rejoindra la base navale pour être désarmé. Le porte-hélicoptère qui renferme d’importantes quantités d’amiante doit ensuite être démantelé.