Ziad Takieddine, présenté par des témoins comme un intermédiaire dans le contrat de vente de sous-marins au Pakistan en 1994, a déposé une série de plaintes mardi, notamment pour faux témoignage, niant être intervenu dans le contrat Agosta, a indiqué mercredi son avocat.
PARIS (AFP) - Ziad Takieddine, présenté par des témoins comme un intermédiaire dans le contrat de vente de sous-marins au Pakistan en 1994, a déposé une série de plaintes mardi, notamment pour faux témoignage, niant être intervenu dans le contrat Agosta, a indiqué mercredi son avocat.
L’homme d’affaires libanais a déposé plainte contre X, visant plusieurs responsables de la Direction des constructions navales (DCN) qui, lors de leur témoignage devant des juges d’instruction, l’ont présenté comme un intermédiaire intervenu dans le contrat Agosta, a affirmé Me Olivier Pardo, confirmant une information du Figaro.
"Il n’est pas intervenu dans le dossier pakistanais. C’est notre détermination de savoir pourquoi on le met en cause", a expliqué l’avocat.
Dans le cadre d’une enquête sur l’attentat de Karachi (sud du Pakistan) qui tua en 2002 onze salariés français de la DCN travaillant à la construction de ces sous-marins, des juges antiterroristes se sont penchés sur le circuit des commissions versées pour obtenir le contrat.
Les juges étudient l’hypothèse d’un arrêt du versement de ces commissions comme élément à l’origine de l’attentat.
Selon ces témoins visés par la plainte de M. Takieddine, l’intermédiaire aurait été imposé "par le pouvoir politique" quelques mois avant la signature du contrat et aurait reçu des commissions à hauteur de 4% du montant du contrat.
Entendu comme témoin par le juge Marc Trévidic, Ziad Takieddine a lui-même soutenu n’avoir "rien eu à voir" avec le contrat Agosta.
Une autre plainte contre X pour faux témoignage, déposée mardi, vise un consultant en sécurité, Frédéric Bauer, qui a affirmé être intervenu à la demande de Jacques Chirac pour faire cesser le versement des commissions.
Une troisième plainte a également été déposée contre X pour violation du secret professionnel et du secret de l’instruction et recel de ces violations. Cette plainte vise "toutes les personnes ayant accès à la procédure", selon Me Pardo.
Enfin, cinq plaintes pour diffamation avec constitution de partie civile ont été déposées à l’encontre de médias (Le Monde, Médiapart, Le Point et Libération) pour avoir fait état du rôle de M. Takieddine dans le contrat que l’intermédiaire conteste.
"Il faudra bien que l’on s’interroge sur le fait de savoir qui a touché ces commissions et qui a menti. Ceux qui viennent dire que les Balladuriens l’ont imposé alors qu’il n’est pas intervenu dans le contrat Agosta mentent", a estimé Me Pardo.