Violence conjugale : une femme défenestrée par son compagnon, reconnue partiellement responsable

La jeune femme reste chez elle

Cette affaire de violence conjugale, révélée par Le Maine Libre, date du 24 août 2013. Ce soir-là, la police intervient dans l’appartement de couple au Mans à cause d’une dispute. Pour la sécurité de la jeune femme, Aïda, les forces de l’ordre lui conseillent de quitter le logement. Celle-ci envisage alors de rejoindre ses proches à Alençon. Mais, comme il était assez tard pour le train, elle a essayé de contacter des amis pour l’héberger, sans succès. La jeune femme décide donc de rester chez elle.

Mais, après le départ des policiers, la tension remonte au sein du couple et l’homme a fini par s’en prendre à Aïda, let la jette par la fenêtre de l’appartement, au deuxième étage. Les voisins sollicitent à nouveau les forces de l’ordre vers 3h30, mais à leur arrivée sur place, ils ont découvert la trentenaire inconsciente, gravement blessée, au bas de l’immeuble. Depuis cette défenestration, la jeune femme est devenue paraplégique.

"Il y a partage de responsabilité"

Le compagnon, reconnu coupable en juin 2016, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
Une provision de 90 000 euros au Fonds de garantie des victimes a été demandée par Me Julie Dodin et Me Mathias Jarry, avocats au barreau d’Angers, pour financer les conséquences du handicap d’Aïda. Mais, la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) l’a rejeté, estimant que la victime aurait contribué à son propre préjudice en restant chez elle.

Selon une avocate, le Fonds de garantie des victimes évoque un "partage de responsabilité". La jeune femme aurait commis "une faute civile".
Jugeant cette situation absurde, les avocats ont saisi la Civi auprès de chaque tribunal, qui s’était également prononcée pour le partage de responsabilités le 13 février 2018 et avait proposé une indemnisation de 67.500 euros. Une audience est prévue fin mai 2019.

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