Une professeur de français d’un collège à Lavelanet en Ariège a été mise à pied par le rectorat pour avoir demandé à ses élèves de faire une dissertation controversée sur la mort de Mohamed Merah, le tueur au scooter qui a abattu sept personnes dont des enfants, à Toulouse et Montauban entre le 11 et le 19 mars.
L’intitulé du sujet proposé aux élèves de troisième du collège Pasteur est selon le Rectorat le suivant : « Est-ce une bonne chose d’avoir tué M. Merah. 1. Je résume l’affaire. 2. Pour qui ? »
La professeur de français a provoqué la polémique et s’est attiré la colère de sa hiérarchie. A commencer par le recteur de l’Académie de Toulouse, Olivier Dugrip, qui s’est offusqué de « l’intitulé qui suppose que le fait de tuer quelqu’un pourrait être une bonne chose ».
« J’ai aussitôt décidé de la suspendre à titre conservatoire », annonce-t-il, précisant que la professeure de français a été suspendue depuis le début du mois d’avril. Mais sa suspension n’implique pas de perte de salaire, souligne-t-on du côté du rectorat.
Pour ses maladresses, l’enseignante risque une sanction administrative, qui pourrait prendre la forme d’un blâme ou un avertissement, prévient le recteur, qui se prononcera à la rentrée des vacances de Pâques.
La suspension à titre conservatoire est une « mesure classique dès qu’il y a engagement d’une procédure disciplinaire, le temps de clarifier les éléments du dossier », explique le recteur de Toulouse Olivier Dugrip.
Cette affaire rappelle celle d’une professeur d’anglais en poste au lycée Gustave-Flaubert à Rouen, qui avait été suspendue pour avoir invité ses élèves à observer une minute de silence à la mémoire de Mohamed Merah. Un hommage boycotté par une grande partie de la classe, qui s’était levée et avait quitté la salle des cours.