Loujaine, une enfant de 2ans et demi souffrant d’une anomalie dermatologique a été exclue de la crèche municipale Convention à Paris , dans le XVe, en novembre 2010. La mère de l’enfant a décidé de porter plainte contre X le 23 décembre pour discrimination auprès du procureur de Paris. De son côté, la mairie de Paris a démenti lundi cette exclusion, affirmant dans un communiqué qu’elle « n’a, à aucun moment pris la décision d’exclure la petite fille de la crèche » et que le départ de cette enfant résulte d’une concertation avec les parents.
Hanane Douibi, la mère de la petite Loujaine atteinte d’une malformation de la peau pouvant recouvrir une grande partie de son corps, a porté plainte contre X pour discrimination. « Ma fille, comme tant d’autres enfants handicapés, ne mérite pas cette exclusion », a-t- elle déclaré, faisant référence à l’exclusion de sa fille d’une crèche municipale en novembre 2010 à cause de sa maladie. Suite à cette plainte, la marie de Paris a réagi aussitôt en évoquant dans un communiqué lundi que ce départ résulte d’une concertation des parents avec les médecins qui ont suivi Loujaine mais non d’une exclusion délibérée.
« Après trois semaines de séjour dans la crèche, on m’a fait comprendre que ma fille n’était pas la bienvenue au sein de l’établissement au prétexte que Loujaine me réclamait sans cesse », déclare Hanane Douibi, la mère de la petite Loujaine. Selon elle, « la décision d’exclusion n’est pas fondée sur un refus explicite mais plutôt sur les conseils appuyés de la direction et des médecins en charge de la petite enfance ».
Loujaine souffre d’un naevus géant congénital, une malformation dermatologique se traduisant par des grains de beauté géants pouvant couvrir une grande partie de son corps. Sa mère l’avait inscrite à la crèche collective municipale Convention (XVe) en novembre 2010, mais la fillette n’y passera que trois semaines. Selon la plainte rendue public par LeParisien, le médecin de la crèche aurait recommandé « avec une insistance perceptible » à la mère de l’enfant de la garder « au chaud avec elle ».
« C’est vrai que le regard des autres sur Loujaine est difficile. Mais cette maladie ne se transmet pas. C’est une enfant comme les autres. Cette attitude est discriminatoire », a martelé la maman en s’appuyant sur les avis des médecins qui traitent sa fille. Ces derniers ont recommandé, selon elle, de « privilégier une intégration au milieu d’autres enfants pour favoriser son insertion », mais la crèche Convention n’aurait pas tenu compte de cette demande.
Parallèlement, l’avocat d’Hanane Douibi, Me Portejoie a déclaré qu’« aucune explication crédible n’a été avancée par la direction de la crèche pour refuser la prise en charge » de la fillette, en qualifiant l’attitude des responsables de cet établissement « d’autant plus inadmissible que cette structure remplit une mission de service public, et que le refus d’un service de garderie pour des motifs d’apparence physique (…) ne saurait être toléré ».
Réagissant à cette plainte, la mairie de Paris réfute avoir « à aucun moment pris la décision d’exclure la petite fille de la crèche ». Dans un communiqué diffusé lundi soir, les responsables de la mairie ont indiqué qu’ « au cours de ses séjours en crèche, l’enfant a contracté plusieurs infections. Le médecin hospitalier qui suivait l’enfant a dès lors conseillé aux parents de la retirer de la crèche collective, considérant que ce mode de garde ne se révélait pas approprié au vu des nombreux risques infectieux qui la mettaient en danger ». « Dans un processus de dialogue et de concertation entre les médecins hospitaliers, la PMI (ndlr : Protection maternelle et infantile) et les parents, ceux-ci ont décidé de retirer leur enfant de la crèche fin 2010 », ont-ils conclu.
Actuellement, la petite Loujaine suivrait un traitement au moyen de greffes de la peau.