Le rabbin Daniel Farhi, une personnalité très influente au sein de la communauté juive de France, a été mis en examen mercredi pour une agression sexuelle perpétrée en 1990 sur une mineure au moment des faits. Selon son avocat, le chef religieux est ressorti libre de son audition.
Cette affaire est gravissime pour la communauté juive qui appelle à la plus grande prudence. Le rabbin Daniel Farhi, l’un des fondateurs du Mouvement juif libéral de France, a été entendu par le juge d’instruction parisien pour une agression sexuelle commise il y a près de 22 ans sur une femme qui était à l’époque mineure. Son avocat, Me Christophe Ayela, a indiqué que son client a été remis en liberté et il dénonce « une vraie calomnie ». Le rabbin a toutefois été placé sous contrôle judiciaire et la justice l’interdit de parler à la plaignante dans ce dossier.
Le rabbin Daniel Farhi, 70 ans, une figure très importante de la communauté juive de France, avait été placé en garde à vue mardi matin à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris. Cette affaire a éclaté à la suite d’une dénonciation en mai 2011 d’un employé du Mouvement juif libéral de France, selon une source au courant du dossier.
Plusieurs victimes présumées ont ensuite été auditionnées par la police. Et l’une d’elles a allégué avoir subi des abus sexuels et a porté plainte contre le rabbin. Cette femme, mineure en 1990, n’est autre que « la fille d’un couple d’amis qui avait 11 ans à l’époque ».
Me Christophe Ayela n’a pas manqué d’exprimer son indignation car les faits reprochés à son client ne sont prescrits que 20 ans après la majorité de la plaignante. « On a affaire à une vraie calomnie, une vengeance et j’aimerais savoir pourquoi », affirme l’avocat. Pour lui, « Le dossier ne justifie pas l’ampleur des rumeurs ».
La communauté juive a appris cette affaire avec la plus grande prudence. Le rabbin du Consistoire, Michel Serfaty, a mis en avant le principe de présomption d’innocence, qui prévaut en pareil cas. L’homme se dit avoir été littéralement « tombé à la renverse ». « Il est très connu pour son ouverture, sa tolérance, pour le dialogue qu’il mène avec les musulmans et les catholiques. Evidemment, il faut être très prudent, respecter la présomption d’innocence », déclare-t-il.
Le Parisien rappelle que le rabbin Daniel Farhi avait été promu officier de la Légion d’honneur le 1er janvier dernier.