Un octogénaire de confession juive a été aspergé de gaz lacrymogène, dimanche, à Nîmes, près de la synagogue qui a été taguée, a-t-on appris lundi auprès du président de la communauté juive de Nîmes, Paul Benguigui.
MONTPELLIER (AFP) - Un octogénaire de confession juive a été aspergé de gaz lacrymogène, dimanche, à Nîmes, près de la synagogue qui a été taguée, a-t-on appris lundi auprès du président de la communauté juive de Nîmes, Paul Benguigui.
Les faits auraient été perpétrés par trois hommes "parlant très mal français" et "qui sont repartis tranquillement", après avoir commis leurs actes, a-t-il relaté, citant des témoins.
L’octogénaire, qui ne portait pas de kippa, a eu le visage aspergé de gaz alors qu’il se trouvait à l’extérieur de la synagogue, peu avant la célébration d’un office, a raconté Paul Benguigui, confirmant une information publiée lundi dans le Midi Libre.
Sur la porte de la synagogue avait été taguée, vraisemblablement par le même groupe, l’inscription "Nike lé juif".
Les représentants de la synagogue ont porté plainte contre X pour "dégradations", tandis que le fidèle a porté plainte pour agression, selon M. Benguigui, qui a souligné avoir reçu le soutien de la communauté musulmane de Nîmes, et des communautés catholique et protestante.
Ces actes "provoquent une certaine inquiétude" dans la communauté, a témoigné M. Benguigui, mais aussi "un certain questionnement, à savoir +si aujourd’hui on n’est pas trop laxiste+".
"On parle un jour ou deux" de ces faits "et après ça tombe dans les oubliettes", a ajouté M. Benguigui selon lequel "aujourd’hui, il y a une vague d’antisémitisme" qui atteint "son paroxysme aujourd’hui en France comme dans d’autres pays".
Cette agression intervient quelques jours après celle dont a été victime, à Strasbourg, un juif portant la kippa, légèrement blessé par deux hommes souffrant de troubles psychiatriques, qui l’ont frappé à coups de couteau et de barre de fer. Un acte dénoncé comme "antisémite" par la communauté juive.
Samedi, au lendemain de cette agression, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a adressé sa "solidarité" et son "soutien" aux Juifs de France.
L’agression nîmoise et la dégradation de la synagogue, "honteusement souillée par d ?ignobles individus", ont été condamnés "avec la plus grande fermeté" par le président DVG de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche.
"J ?assure la communauté juive de Nîmes, et au-delà de l ?ensemble du Languedoc-Roussillon, de ma sympathie et de ma détermination à combattre le racisme et l ?antisémitisme", écrit-il dans un communiqué.
L’organisation SOS Racisme a elle aussi condamné lundi "avec la plus grande fermeté" ces "actes odieux", qui doivent être, souhaite-t-elle, "traités avec la plus grande sévérité".