Mercredi 4 mai en fin de matinée, un inspecteur du travail, également responsable syndical, s’est suicidé en se jetant dans la cage de l’escalier de l’immeuble de la DAGEMO, dépendant du ministère du Travail à Paris. L’intersyndicale SNUTEFE-FSU dénonce "le rythme effréné des réformes, qui broient les services de l’Etat et leurs agents". Néanmoins, son geste aurait été motivé par des raisons personnelles, à en croire une lettre qu’il aurait laissée à sa famille.
L’inspecteur, âgé de 52 ans, marié et père de deux enfants était en poste dans les Hauts-de-Seine. Il était en même temps secrétaire national du SNUTEFE-FSU (syndicat du travail, de l’emploi et de la formation), regroupant des personnels notamment issus de l’ANPE et du ministère du Travail. Il a mis fin à ses jours dans l’immeuble de la DAGEMO (direction de l’administration générale et de la modernisation des services), à Paris, qui abrite également " un local syndical ", selon les précisions de Nathalie Marthien, adjointe au directeur de la DAGEMO. " Notre permanence syndicale est située dans l’immeuble DAGEMO ", confirme le SNUTEFE-FSU.
Hier, l’organisation syndicale, qui se dit " terrassée par cette terrible nouvelle " a dénoncé "le rythme effréné des réformes (du gouvernement), qui broient les services de l’Etat et leurs agents". Le SNUTEFE-FSU pointe en particulier la Révision générale des politiques publiques (RGPP), qualifiée de "rouleau compresseur". Activé depuis 2007, ce vaste plan de réforme et d’économies de l’Etat prévoit notamment le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. "La dureté des relations sociales au sein de ce ministère - suprême paradoxe ! - ainsi que celle des relations intersyndicales l’affectaient profondément", fustige dans un communiqué le syndicat.
Avant le passage à l’acte, l’inspecteur "a laissé une lettre à son épouse et ses enfants qui semble laisser penser que c’était pour des raisons personnelles", insiste Mme Marthien, qui souligne qu’une enquête sera menée.