Un homme de 53 ans, sans emploi, a été jugé devant le tribunal correctionnel de Paris hier pour avoir déclenché deux alertes à la bombe infondées, à la gare Saint-Lazare. A l’issue de sa comparution immédiate, il a aussitôt été incarcéré. Décrit comme un alcoolique invétéré, l’homme fera l’objet d’une injonction de soins à sa sortie de prison.
L’auteur de la fausse alerte à la bombe a été appréhendé lundi à Meudon (Hauts-de-Seine) par la section antiterroriste de la brigade criminelle. Lors de son audition, il a ouvertement reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il a avoué devant la cour avoir passé deux appels à la police-secours, jeudi 30 septembre et vendredi 1er octobre, depuis une cabine téléphonique du quartier des Grands boulevards à Paris.
"J’étais légèrement éméché", a-t-il tenté de se justifier devant les juges de la 23e chambre correctionnelle. "C’était pour embêter, me rendre intéressant", a-t-il poursuivi, sans grande conviction. Comme on s’y attendait, ses allégations n’ont pas été retenues. Son avocate, Me Karina Costa, qui avait plaidé pour un suivi psychiatrique, s’est elle aussi heurtée à une fin de non-recevoir.
Selon les enquêteurs, le premier appel anonyme a duré 16 secondes, et le second 1 minute 18 secondes. Les limiers de la police ont réussi à remonter jusqu’à l’inculpé grâce à ses empreintes génétiques relevées dans la cabine téléphonique.
La préfecture de police, qui avait dû déployer à deux reprises ses hommes, réclame au prévenu 5 000 euros de dommages et intérêts, tandis que la SNCF demande 8 700 euros. Selon la SNCF, l’amende aurait été beaucoup plus lourde si l’évacuation de la gare avait duré une heure. "Nous aurions réclamé 85 000 euros pour le préjudice économique et commercial", a déclaré l’avocate de la société ferroviaire, Marie-Christine Ghazarian.
Mais à l’issue de l’audience, le prévenu a finalement été condamné à verser 8 210 euros à la SNCF et 3 000 euros à la préfecture de police.