Les clients de Pierre Debuisson, avocat spécialisé en droit pénal et en droit de la santé, ont plus que doublé en une semaine. Jusqu’ici, 37 familles réclament justice dans l’affaire des pizzas Buitoni contaminées.
Dans son dernier point de situation, Santé publique France (SPF) a confirmé que 50 personnes sont contaminées par la bactérie E. Coli après avoir mangé de la pizza Fraîch’up de marque Buitoni.
En une semaine, le nombre de clients de Pierre Debuisson, avocat spécialisé en droit pénal et en droit de la santé, ont plus que doublé, précise Le Journal du Dimanche. L’avocat, qui représente 37 familles demandant justice dans cette affaire, a envoyé un courrier à la procureure de Paris, Laure Beccuau. Il a demandé officiellement la "saisine d’un ou plusieurs juges d’instruction".
Une enquête préliminaire pour "homicides involontaires", "tromperie" et "mise en danger d’autrui", a été ouverte par le pôle de santé publique du parquet de Paris. Pourtant, l’avocat alerte sur un risque de "dépérissement des preuves, [de]trouble à l’ordre public, [de] pressions sur des témoins". Selon ses dires, chaque jour compte, alors pourquoi attendre ?
Me Pierre Debuisson a expliqué que si aucun magistrat instructeur n’est désigné, cela pourrait être interprété par certains comme une "anomalie" qui cristalliserait une connivence suspecte entre les grands groupes industriels et la justice d’une part, et l’Etat d’autre part. Il a rappelé que dans une affaire criminelle lambda, ce serait déjà fait depuis longtemps. Pourtant, dans le dossier Buitoni, deux enfants sont morts, et rien n’a été fait jusqu’à présent.
Désormais, 37 familles demandent justice sur les 75 cas en cours d’investigation par les équipes de l’agence sanitaire.
La majorité des victimes sont des enfants, mais des adultes ont été parfois hospitalisés aussi après avoir mangé de la pizza Fraîch’up de marque Buitoni. Pour une dizaine d’entre eux, SPF a déjà confirmé dans des courriers individuels, le lien entre la dégustation de la pizza et "la survenue des cas groupés" de syndrome hémolytique et urémique (SHU).
Pour Pierre Debuisson, il s’agit d’un "dossier humainement très lourd", puisque des enfants sont gravement intoxiqués, placés en réanimation pendant plusieurs jours, hospitalisés plusieurs semaines, avec des dialyses, parfois des séquelles irréversibles, des traitements à vie. "C’est une affaire vraiment noble. On se sent un peu David contre Goliath", a-t-il lancé.
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