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Une journaliste de Franceinfo a été violemment interrompue lundi en fin de journée, alors qu’elle couvrait une manifestation. L’incident a conduit la chaîne à rappeler son équipe sur le champ.
Alors qu’elle relatait en direct l’ambiance d’un rassemblement qui s’est déroulé place de la République à Paris, une journaliste de Franceinfo a subi une agression verbale et physique. Cet évènement a été organisé en soutien aux membres de la "Flottille de la liberté", arrêtés par l’armée israélienne après leur départ d’Italie pour Gaza. Un manifestant l’a insultée à plusieurs reprises en la qualifiant de "facho" et l’a violemment tirée par le bras, rapporte Le Figaro. L’homme s’est approché dans le champ de la caméra, accusant la chaîne de faire de la "désinformation". La journaliste, visiblement surprise, a tenté de maintenir le direct avant d’être contrainte d’interrompre son intervention.
Franceinfo a aussitôt réagi. La direction a dénoncé des actes inacceptables et précisé que la journaliste, bien que physiquement indemne, était choquée. Le reste de l’équipe a également été affecté. Par mesure de précaution, la chaîne a décidé de suspendre sa présence sur place. Pour Renaud Bernard, représentant syndical à France Télévisions, cette agression reflète une montée des tensions dans le débat public, notamment sur les sujets liés au Proche-Orient. Selon lui, cette atmosphère est attisée par la surmédiatisation de certains conflits. Il remarque aussi un changement de perception du service public. Accusé hier de pencher à gauche, il se voit désormais traité de "facho".
Cette situation relance le débat sur la présence systématique d’agents de sécurité aux côtés des journalistes en reportage. "Sur le papier, cette manifestation ne représentait pas de risque, alors nous n’avions pas prévu de dispositif de sécurité. Mais cela va devenir une vraie interrogation. On va devoir y réfléchir avant chaque rassemblement", avance Muriel Pleynet, directrice de la chaîne. Chez Franceinfo, le recours à des agents de sécurité reste habituel lors de réunions jugées sensibles. C’est principalement le cas quand il y a des risques de violences, de présence de groupes radicaux comme les black blocs ou de comportements liés à l’alcool. La France Insoumise a convié ses sympathisants lundi à un rassemblement en soutien à Rima Hassan, eurodéputée LFI, ainsi qu’aux 11 autres membres de la "Flottille de la liberté", interceptés par l’armée israélienne dans la nuit. Parti d’Italie le 1er juin, le bateau humanitaire visait à dénoncer et contourner le blocus imposé à la bande de Gaza.