Un viol a été commis dans le 19e arrondissement de Paris. Patricia, la cofondatrice du collectif 19 a diffusé une vidéo de cet acte sur Twitter.
Un viol a été commis dans la nuit du 21 au 22 mai dernier, avenue de Flandre, dans le 19e arrondissement de Paris. Une riveraine a filmé cette scène se déroulant sous sa fenêtre avant de transmettre la vidéo à Patricia, la cofondatrice du collectif19. "Quand j’ai vu cette vidéo, j’ai ressenti un immense dégoût", a révélé cette Franco-américaine, habitant le quartier Stalingrad depuis 40 ans.
Comme le précise le journal 20 Minutes, au début, elle a cru qu’il s’agit d’un couple de toxicomanes qui faisaient l’amour en pleine rue. "Mais quand j’ai regardé sa vidéo, j’ai compris que c’était un viol. La victime criait " Police ! Police !", a-t-elle relaté au journal.
Patricia a décidé d’alerter d’autres riverains, qui sont réunis dans un groupe WhatsApp. Une femme membre de ce groupe a alerté les autorités en composant le 17. Les forces de l’ordre ont interpellé le suspect quelques minutes plus tard. Il a été placé en détention provisoire après avoir été mis en examen pour "viol par personne en état d’ivresse, trafic de stupéfiants et usage de stupéfiants". Toutefois, Patricia, très en colère, a décidé de publier la scène de viol, sur le compte Twitter du collectif19. Cette publication ne fait pas l’unanimité, mais elle a indiqué qu’elle ne regrette pas ce geste.
Pendant plusieurs jours, la vidéo a été accessible sur Twitter. Plusieurs centaines d’internautes l’ont visionnée avant de la partager.
Ce fait, dénoncé par Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, a suscité la polémique. "Je trouve cela extrêmement choquant", a-t-elle souligné. Selon ses dires, tomber sur ce genre de vidéo peut remonter des choses extrêmement douloureuses, pour toutes les femmes qui ont vécu un viol. "Et à aucun moment, même si on ne la reconnaît pas sur la vidéo, on s’interroge pour savoir si la victime est d’accord", a-t-elle renchéri. Cette militante féministe a par ailleurs, signalé le contenu au réseau social.
Un porte-parole de Twitter, contacté par le journal, a précisé que les médias décrivant des comportements sexuels violents ne sont pas autorisés sur le réseau social, conformément à la politique relative aux médias sensibles.
Par ailleurs, en France, la diffusion des images d’agressions violentes peut être sanctionnée pénalement, notamment si ces images sont susceptibles d’être vues par des mineurs, comme c’est le cas sur les réseaux sociaux. Patricia a depuis effacé la vidéo en question, et le compte du collectif19 a été temporairement bloqué.
La Franco-américaine a expliqué au micro de 20 Minutes qu’elle a voulu alerter sur la réalité de ce que vivent les femmes dans le quartier et en particulier les femmes usagères de crack et précaires. "Mais je comprends aussi les règles en vigueur sur le réseau social et je les respecte, c’est pour cela que j’ai décidé de retirer ce tweet", a-t-elle reconnu.
En tout cas, elle espère que, cette dernière alerte de son collectif, aura des impacts positifs sur la sécurité. "Je comprends tout à fait que cette vidéo ait pu choquer. Mais nous, on n’en peut plus", a-t-elle précisé. La riveraine a cependant, déploré qu’il ait fallu un tel événement pour que les médias et les politiques parlent de ce qui se passe "dans notre quartier".
Depuis le drame, plusieurs élus parisiens ont dénoncé la dégradation sécuritaire constatée dans le quartier. Dans la soirée du dimanche, le député LREM Mounir Majhoubi de la 16e circonscription de Paris, a réclamé "un état d’urgence local et un renfort national exceptionnel".
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