Le bébé enlevé mardi soir dans une maternité de Nancy a été retrouvé sain et sauf, tandis que la ravisseuse présumée a été interpellée.
Le nouveau-né, prénommé Lucas a été retrouvé dans un
appartement à Vandœuvre-lès-Nancy, ont annoncé mercredi soir les enquêteurs et le procureur de la République de Nancy. Selon eux, l’enfant, âgé seulement de trois jours, serait en bonne santé.
Parallèlement, la ravisseuse présumée ainsi que deux couples ont été interpellés dans le même appartement vers 19h30, heure de métropole. Selon le procureur de Nancy, Thomas Pison, les interpellations ont été effectuées au domicile de la suspecte et de son compagnon. Une perquisition a également été menée sur place par les enquêteurs.
« L’interpellation s’est faite fermement », raconte au Parisien, Alain Couic, directeur du SRPJ de Nancy. Celle qui a enlevé le nourrisson dans la maternité était dans un premier temps « dans le déni », mais après « la mise en cause a reconnu les faits ». « Les effets que le bébé portait au moment de son enlèvement étaient dans l’appartement », explique Alain Couic, qui évoque des « preuves accablantes ».
À l’arrivée de la police, force est de constater que « le bébé n’a souffert d’aucune privation, à part bien sûr le manque de sa mère », décrit Alain Couic.
Le nouveau-né a été aussitôt conduit à la maternité régionale de Nancy dans la soirée du mercredi. Un grand soulagement pour ses parents qui l’ont reconnu immédiatement lorsqu’ils sont arrivés à la maternité.
Les enquêteurs ont pu retrouver les traces de la principale suspecte grâce à des images captées par des vidéosurveillances. Tenant le bébé dans ses bras, elle aurait quitté la maternité par le tram, après l’enlèvement. « Le bébé a été retrouvé chez la jeune femme qui correspond parfaitement à la personne qui apparaît sur les photos que nous avons pu extraire des caméras de surveillance du tramway », rapporte le procureur Thomas Pison.
Les policiers étaient déjà prêts à fouiller le quartier de la ravisseuse présumée du petit Lucas, appartement par appartement, quand ils ont obtenu « des renseignements décisifs » qui les ont menés sur leur cible. « Cinquante à soixante policiers de la police judiciaire et de la sécurité publique étaient sur place quand trois témoignages sont parvenus à la PJ pour nous signaler une femme qui n’avait pas été vue enceinte et qui aurait accouché subitement », relate Alain Couic.
De source proche de l’enquête, la ravisseuse présumée serait âgée de 17 ans et « n’était pas connue des services de police ». Les quatre autres personnes interpellées dans son appartement ont quant à elles été placées en garde à vue.
L’
enlèvement s’est produit mardi soir vers 21h30 à la maternité Adolphe-Pinard, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). «
Une dame, vêtue d’une blouse, a enlevé Lucas après un bref échange. Elle l’a ensuite emmené avec elle », rappelle le procureur. Pour commettre le rapt, la jeune femme s’est fait passer pour une auxiliaire de vie de l’établissement hospitalier.
« Il y avait deux mamans dans la chambre. A la première, qui était encore éveillée, elle a proposé de prendre son bébé, mais la mère a refusé. La suspecte a alors pris l’enfant de la seconde mère qui, elle, dormait », raconte le magistrat. Le procureur de Nancy estime que la suspecte a de toute évidence « dû se rendre dans la maternité lors des heures de visite, jusqu’à 20 heures, puis elle a dû se dissimuler » jusqu’à 21h30.
« La mère s’est réveillée à 22h30 et s’est rendue compte que son bébé n’était plus là. Des recherches dans les locaux ont été lancées et la police a été avisée à 23 heures. On ne peut pas aller plus rapidement. Une maternité n’est pas une prison, on peut y rentrer librement. Je ne vois pas ce que l’on peut reprocher à cette maternité », conclut Thomas Pison.
Ce n’est que quelque temps plus tard que l’« alerte enlèvement » a été déclenchée, et le portrait-robot de l’auteur diffusé.
Source : Le Parisien