Mohammed Merah a été enterré en France hier soir, suite au refus de l’Algérie de recevoir le corps pour des raisons de sécurité. Le maire de Toulouse qui s’était montré réticent dans un premier temps, a finalement accepté de signer un permis d’inhumer le cadavre encombrant dans un cimetière toulousain.
Malgré les réticences du maire de Toulouse, Pierre Cohen, le tristement célèbre tueur en série de Toulouse a finalement été inhumé jeudi soir dans le carré musulman du cimetière Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse.
La dépouille de Mohamed Merah, l’auteur des tueries qui ont fait 7 morts à Montauban et Toulouse, n’a pu être rapatriée faute d’accord émanant de son pays d’origine, l’Algérie. Le gouvernement algérien a en effet refusé au dernier moment d’accepter de recevoir sur son sol ce cadavre encombrant, évoquant des risques pour la sécurité.
Programmé dans un premier temps jeudi après-midi à 17h, l’enterrement de l’ex-ennemi n°1 de la France a connu un contretemps quand le maire de Toulouse a tenté de le différer de 24 heures en demandant l’arbitrage de l’Etat.
Mais le maire Pierre Cohen (PS) a annoncé jeudi soir avoir finalement délivré le permis d’inhumer Mohamed Merah dans le cimetière Cornebarrieu. Une décision qu’il a prise "en le regrettant" car, selon lui, ni la famille ni l’Etat ne lui avaient donné une solution pour l’enterrer ailleurs qu’à Toulouse.
"Je crois que Toulouse va mettre longtemps à digérer ce qui s’est passé en termes de massacres, de souffrances, et il nous semblait opportun qu’il y ait un autre lieu car comme tout individu Mohamed Merah mérite une sépulture", affirme Pierre Cohen.
"Ce que je crains, c’est ce que nous vivons depuis une semaine : il y a eu du tourisme macabre, il peut y avoir des gens - très peu heureusement, et surtout à l’étranger - qui le considèrent comme un martyr", continue-t-il.
"Ni la famille, ni l’Etat, que j’ai interrogé, ne m’a donné de solution, et l’Etat m’a rappelé la loi. Après avoir pensé prendre un peu de temps pour essayer de trouver une solution, vu ce qui m’a été indiqué, j’ai donné le permis d’inhumer pour qu’il se fasse ce soir, en le regrettant mais en appliquant les lois de la république", explique le maire socialiste.
Aucun membre de la famille proche n’avait assisté aux obsèques, ni la mère, ni les frères, ni les sœurs, d’après Abdellah Zekri, chargé de mission au Conseil français du culte musulman (CFCM), à qui la famille Merah a confié l’organisation de l’enterrement suivant le rite musulman.
Le cercueil recouvert d’un linceul aux couleurs de l’Islam a été mis en terre dans la plus grande discrétion. Une centaine de gendarmes ainsi qu’un hélicoptère de la gendarmerie nationale ont été mobilisés pour assurer la sécurité sur place.