Les docteurs Guedj, dentistes à Marseille, étaient accusés de mutilations sur des centaines de patients pour des faits présumés commis entre 2006 et 2012.
Le docteur Lionel Guedj, dentiste dans le 15e arrondissement, et son père, Carnot, dentiste salarié du fils sont jugés devant le tribunal correctionnel de Marseille. Le procès hors-norme de ces deux praticiens s’ouvre ce lundi et devrait prendre fin le 6 avril prochain. Ils sont accusés de violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, et d’escroquerie à l’assurance maladie et auprès de 47 mutuelles, pour des faits présumés commis entre 2006 et 2012. D’après un récent communiqué de presse du parquet de la cité phocéenne, 322 anciens patients des deux dentistes se sont constitués partie civile.
Des patients continuent de payer les lourdes conséquences des mauvaises actions des deux dentistes. Certaines personnes ont perdu toutes leurs dents alors qu’elles venaient en consultation une ou deux dents, a noté le parquet. "Les dévitalisations ont souvent été pratiquées sur plusieurs dents, parfois une vingtaine, avec des conséquences lourdes pour les patients : multiples infections, lésions apicales, gingivites, douleurs à la mastication, troubles occlusaux…", ajoute la même source sur le récit de 20 Minutes. Les praticiens ont convaincu leurs patients en leur informant que leurs dents étaient en mauvais état et risquaient de tomber alors qu’elles étaient en parfait état.
Des patients ont été massacrés, a déploré Me Louisa Straboni, avocate de plusieurs victimes. "Le docteur Guedj a abusé de la confiance de ces gens", a renchéri Me Jullien, avocat de plusieurs victimes. Ils n’ont pas hésité à arracher des dents et poser des implants pour gagner plus d’argent. "Des dents ont été dépulpées à des fins mercantiles", souligne le parquet dans son ordonnance de renvoi. D’autant plus qu’ils facturaient leurs actes 5,6 fois plus que la moyenne régionale. Le chiffre d’affaires du Dr Lionel Guedj s’élevait à 2,6 millions d’euros pour une moyenne départementale de 180 000 euros. Grâce à cette rentabilité record, il a acquis plusieurs dizaines de biens immobiliers, des véhicules de luxe, des œuvres d’art et même un yacht.
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