La justice a prononcé les premiers jugements contre les présumés casseurs lors des violences en marge des manifestations contre la réforme des retraites en début de semaine.
A Lyon, 12 jeunes arrêtés mardi 19 octobre dans le centre-ville dont 11 jeunes hommes de 18 à 27 ans et une lycéenne de 18 ans ont comparu devant le tribunal correctionnel de Lyon hier pour "violences contre personne dépositaire de l’autorité publique", "vols" ou "dégradations".
Des peines allant de deux mois de prison avec sursis jusqu’à trois mois ferme ont été prononcées en correctionnelle contre 6 d’entre eux, les jugements pour les 6 autres n’ayant pas été encore prononcés. La condamnation la plus lourde sanctionne un jeune homme de 19 ans qui avait arraché et volé le sac d’une architecte, avec l’aide d’un complice qui a pris trois mois avec sursis. L’adolescente a quant à elle écopé d’un un mois ferme pour avoir mis le feu à une poubelle. Elle a quitté le tribunal avec la possibilité d’un aménagement de peine sans incarcération. Les trois derniers à avoir reçu leur sentence étaient des proches de cette jeune fille, tous condamnés à des peines de prison avec sursis.
Mercredi à Nanterre, le tribunal a prononcé une peine de quatre mois de prison avec sursis avec obligation d’accomplir une centaine d’heures de travail d’intérêt général contre deux lycéens de 18 ans pour des jets de projectiles sur les policiers. Le parquet avait pourtant réclamé de la prison ferme.
D’après les chiffres du Ministère de l’Intérieur, le nombre de personnes à avoir été interpelées depuis le 12 octobre s’élève à 2 257 dont 1 677 gardes à vues. Nicolas Sarkozy a promis hier la sévérité aux casseurs. Jusqu’ici, les peines prononcées contre les présumés fauteurs de troubles semblent encore bien clémentes. En effet, les présumés casseurs remis à la justice ne correspondent pas tout à fait au profil décrit par les forces de l’ordre. Ainsi, les juges hésitent à condamner fermement les prévenus dont la plupart ont le casier vierge.