Une star malade, un chirurgien au coeur d’une bataille judiciaire, un producteur aux abois : un livre sur Johnny Hallyday révèle les dessous des 100 jours qui ontébranlé le mythe de l’artiste préféré des Français, pour lequel des obsèques nationales auraient même été envisagées.
PARIS (AFP) - Une star malade, un chirurgien au coeur d’une bataille judiciaire, un producteur aux abois : un livre sur Johnny Hallyday révèle les dessous des 100 jours qui ont ébranlé le mythe de l’artiste préféré des Français, pour lequel des obsèques nationales auraient même été envisagées.
Ce devait être l’année de l’apothéose, la sortie de scène en beauté. Ce fut une "annus horribilis", entre août et décembre 2009, avec une descente aux enfers jusque dans une chambre d’hôpital de Los Angeles, assiégée par les paparazzi.
Dans "Johnny, les 100 jours où tout a basculé" (First éditions), Renaud Revel, rédacteur en chef à L’Express, et Catherine Rambert, directrice de la rédaction de Télé Star, ont enquêté dans les coulisses d’un feuilleton digne d’une série américaine.
Une affaire qui implique un neurochirurgien à la réputation sulfureuse, Stéphane Delajoux, un producteur, Jean-Claude Camus, au bord de la crise de nerf, des assureurs qui se font tirer l’oreille et le clan Hallyday au grand complet.
Mieux l’Elysée s’en serait mêlé. Selon le livre, les conseillers de Nicolas Sarkozy s’arrachent les cheveux : comment rendre hommage à une idole archipopulaire même s’il est le plus célèbre évadé fiscal de France puisqu’il a voulu prendre la nationalité belge et réside en Suisse.
Finalement, toujours selon les auteurs, certains conseillers suggèrent, en cas de décès, des obsèques nationales... avec descente des Champs-Elysées du cortège funèbre.
Joints mardi par l’AFP, les services de presse de Johnny Hallyday et de Jean-Claude Camus ont indiqué qu’il n’y aurait "aucun commentaire" sur l’ouvrage.
Si Johnny ne remonte pas sur scène, il ne restera que des miettes du fragile édifice financier d’Hallyday, avancent les auteurs. La décision est suspendue au verdict des experts judicaires spécialisés, dont le rapport est attendu avant le 15 juillet.
La famille Halliday avait réclamé cette expertise après avoir accablé en décembre le Dr Delajoux, médecin du "show-biz" qui avait déjà eu des démêlées avec la justice.
Pour Johnny, les enjeux financiers sont colossaux. La fin du "Tour 66", présenté comme la dernière tournée du chanteur, a été annulée à la mi-décembre.
A elles seules, "les vingt-deux dates restantes, si elles n’étaient pas honorées, se traduiraient par une perte de 15 millions d’euros" pour le chanteur et son producteur, soulignent les auteurs. Embarqués sur le même radeau, ils ont supporté les frais de la tournée, à hauteur de 80% pour le rockeur, de 20% pour Camus.
Et David, le fils de Johnny, qui a confié sa propre carrière sur scène à la société américaine Live Nation, voudrait tourner la page Camus auquel il s’oppose depuis des mois. Johnny, qui lui réclamait des fonds, se serait lui aussi violemment disputé avec le producteur.
Le dernier mot devrait revenir aux experts. Ils tenteront de déterminer les responsabilités de l’infection qui a failli coûté la vie au chanteur. La prise en charge ou non de l’annulation de sa tournée par les assureurs pourrait en dépendre.
"Les experts ont la faculté de demander au chanteur de témoigner" l’obligeant ainsi à rentrer en France, "ce sont eux qui doivent décider", a précisé à l’AFP Me Virginie Lapp, l’une des avocates de Johnny.
L’attachée de presse du chanteur Catherine Battner a confirmé qu’il devait regagner la France mais sans dire quand.
("Johnny, les 100 jours où tout a basculé" - Catherine Rambert et Renaud Rambert - First éditions - 163 p. - 12,90 euros - en librairie le 6 mai)
