Le patron des forains français, Marcel Campion, a comparu vendredi pour "injure à fonctionnaire" devant le tribunal correctionnel de Paris qui a requis contre lui deux mois de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende
PARIS (AFP) - Le patron des forains français, Marcel Campion, a comparu vendredi pour "injure à fonctionnaire" devant le tribunal correctionnel de Paris qui a requis contre lui deux mois de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende, a-t-on appris samedi auprès de l’intéressé.
Les faits remontent au mois de décembre lorsque des agents de l’Urssaf et des policiers, engagés dans la lutte contre le travail illégal, s’étaient présentés pour un contrôle sur le marché de Noël des Champs-Elysées à Paris.
Alerté, Marcel Campion, s’était rendu sur place et avait insulté les agents.
Lors d’un premier contrôle fin novembre, les agents de l’Ursaaf étaient accompagnés d’une équipe de télévision qui prétendait vouloir réaliser un reportage pour l’émission de TF1 "Combien ça coûte ?".
"J’ai vu des contrôles toute ma vie mais pas de cette manière. C’était une scène de théâtre. C’est ce qui m’a amené à les insulter", a déclaré à l’AFP le "roi des forains", connu pour installer en France les plus grosses attractions des fêtes foraines.
"J’ai expliqué au tribunal que c’est l’inspecteur qui avait fait du travail dissimulé puisqu’il était venu avec une équipe de télévision. Il est revenu une deuxième fois avec des policiers pour se venger", a-t-il ajouté.
Pour sa défense, Marcel Campion a bénéficié du témoignage de l’actuel secrétaire générale de l’UMP et ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand.
"Je l’ai fait citer comme témoin. J’étais surpris qu’il soit là. Il a juste donné des explications sur le ticket emploi", a dit M. Campion.
Cité à l’audience dans le journal Le Parisien de samedi, M. Bertrand a exprimé son "estime" pour M. Campion, affirmant que sa revendication pour la mise en place d’un ticket-emploi forain était légitime.
"Je m’attendais à un petit mot (de la part de Xavier Bertrand) sur ces agents, ces fonctionnaires de l’Etat qui interviennent dans des conditions de plus en plus difficiles", a regretté leur avocat cité par Le Parisien.
Le jugement a été mis en délibéré au 18 juin.