ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
La cour d’appel de Paris a confirmé mercredi 18 mai la mise en examen du groupe cimentier Lafarge pour "complicité de crimes contre l’humanité" concernant ses activités jusqu’en 2014 en Syrie.
Le cimentier Lafarge, qui est actuellement filiale d’Holcim, est soupçonné d’assurer le versement de plusieurs millions d’euros à des groupes terroristes, dont l’organisation Etat islamique, en 2013 et 2014. Le groupe aurait agi ainsi pour maintenir l’activité d’une cimenterie en Syrie alors que la guerre faisait rage dans le pays.
La cour d’appel de Paris a tranché mercredi dernier dans cette affaire en confirmant la mise en examen du cimentier pour "complicité de crimes contre l’humanité". La juridiction a par ailleurs décidé de maintenir la mise en examen de Lafarge pour "mise en danger de la vie d’autrui". Il s’agit en l’occurrence de ses ex-salariés syriens qui ont continué leur activité dans la cimenterie de Jalabiya, alors que la région était le théâtre de nombreuses violences.
De son côté, le groupe Lafarge a annoncé son intention de demander l’annulation de cette mise en examen auprès de la Cour de cassation. Le cimentier a déclaré : "Nous sommes fermement en désaccord avec la décision de la cour d’appel de Paris. (...) Nous croyons fermement que ces accusations ne devraient pas être retenues contre Lafarge".
Francetvinfo.fr rappelle que le groupe Lafarge avait obtenu en novembre 2019 l’annulation de sa mise en examen en 2018 pour "complicité de crimes contre l’humanité" de la part de la cour d’appel de Paris. Mais en septembre 2021, la Cour de cassation avait cassé cette décision de la cour d’appel.
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