La mère de l’adolescente de 12 ans qui s’est donné la mort avec un fusil de chasse lundi près de Lens a annoncé qu’elle envisagerait de porter plainte contre le collège de sa fille. D’après elle, l’encadrement de l’établissement avait été alerté à plusieurs reprises des harcèlements subis par la jeune fille.
La mère de la collégienne a affirmé mercredi que sa fille avait commis ce geste parce qu’elle était "harcelée" par des camarades au collège. La mère de famille qui ne cache plus son intention de porter plainte attend de la justice "qu’on reconnaisse que c’est à cause de ça que ma fille s’est donné la mort et que ça ne se reproduise plus. Qu’une gamine soit tellement harcelée, tellement mise à bout qu’elle en vienne à mettre fin à ses jours".
"Il y a des gamins qui l’ont traînée par terre, ils lui ont craché au visage, ils la bousculaient dans les escaliers, lui tiraient sa chaise à la cantine. Il y a eu énormément de choses", raconte la mère de la collégienne, affirmant détenir un certificat médical en date du 8 novembre qui fait état de traces dans le dos.
L’adolescente de 12 ans s’est suicidée au domicile familial, lundi soir, en se servant du fusil de son père, qui est un passionné de chasse aux canards. La mère de la victime, très affectée par ce drame, a déclaré avoir déposé une plainte contre le principal du collège Jean-Jaurès où sa fille étudiait.
Le principal Pascal Decaix a assuré mardi que la jeune fille ne s’était jamais plainte des faits de cette nature auprès des responsables de l’établissement. Le 1er décembre, ce chef d’établissement avait informé la famille que l’adolescente présentait un risque suicidaire, selon le rectorat, qui souligne "l’excellent travail de prévention" qui a par la suite été effectué.
Le procureur de la République à Béthune, Brigitte Lamy, a de son côté déclaré que la mère de famille, entendue mercredi par les enquêteurs de la brigade des mineurs, avait évoqué son intention de porter plainte, mais ne l’avait pas encore fait formellement.
La mère de famille a déclaré qu’elle souhaite lancer un "appel pour que les enfants qui ont eu ce problème-là en parlent, n’aient pas peur d’en parler". Lors de son deuxième passage au collège, en novembre, l’encadrement lui aurait déclaré qu’un "briefing" avait eu lieu dans la classe et "que les enfants avaient dit qu’ils allaient arrêter de l’agresser", selon elle.