L’enquête sur la tuerie survenue en Haute-Savoie a fait apparaître que l’homme propriétaire du véhicule est né à Bagdad et réside à Londres.
L’enquête sur la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie avance à grand pas . Mercredi 5 septembre : quatre personnes ont été retrouvées tuées par balles dans une voiture et une fillette grièvement blessée a été prise en charge. Le véhicule dans lequel se tenaient trois des victimes est immatriculé en Grande-Bretagne. Après cette découverte macabre, l’affaire a connu un incroyable rebondissement. Une fillette de quatre ans a été retrouvée vivante cachée sous les corps dans la voiture.
Cet après-midi, le procureur de la République a tenu une conférence de presse sur ce terrible fait-divers. Les enquêteurs restent prudents sur l’identité des victimes, mais ont communiqué à la presse les principaux éléments.
- La scène du crime a été découverte par un cycliste qui a retrouvé "un véhicule BMW grosse cylindrée break, moteur en marche", sur ce parking conduisant à des chemins de randonnées dans les hauteurs du lac d’Annecy. "Il voit avancer vers l’avant du véhicule une petite fille qui s’effondre devant lui", explique le procureur, "il la positionne en position latérale de sécurité et alerte les secours".
Le cycliste découvre alors le premier mort, un homme qu’il avait croisé à vélo. "Il fait le tour du véhicule et découvre au sol le cycliste qui l’avait dépassé dans la pente. Le cycliste est au sol, manifestement mort", déclare le procureur. Puis, "il fait le tour du véhicule et coupe le contact. Il découvre trois personnes à l’intérieur du véhicule, manifestement mortes." Un homme et deux femmes, dont une plus âgée.
Sur les causes de la mort, trois des personnes sont atteintes d’une balle dans la tête, indique le procureur. Pour l’instant, impossible de savoir ce qui a tué la quatrième personne, une de celles qui se trouvaient dans le véhicule, son corps n’ayant pas encore été examiné par les médecins légistes.
Autre élément, la fillette blessée n’est pas encore sortie d’affaire. "Elle doit être réopérée et est placée dans un coma artificiel", précise le procureur. Elle souffre de "contusions extrêmement violentes au niveau du crâne" et d’un impact de balle "au niveau de l’épaule." "On a le sentiment qu’on s’est acharné sur cette petite fille et on pensait certainement qu’elle décéderait", estime-t-il.
La fillette de 4 ans découverte miraculeusement dans la voiture 8 heures après l’arrivée des secours est désormais placée sous protection. Face à ces meurtres "particulièrement hors-normes", les enquêteurs ont voulu faire appel "au meilleur des services d’enquête", ce qui explique le temps d’intervention selon le procureur. "Même s’ils ont fait vite -trois ont été héliportés sur zone- il leur a fallu un certain nombre d’heures pour arriver." "Notre rôle est de faire en sorte que l’enquête ne soit polluée par rien (…) les choses doivent se faire de manière méthodique, sans quoi on risque de ne jamais retrouver l’auteur de ces crimes." "Un hélicoptère de la gendarmerie équipé d’une caméra thermique n’a pas détecté le corps de la fillette."
Concernant cette petite fille découverte à 23h, on connaît l’existence de la seconde fillette via une famille qui avait sympathisé" lors du séjour au camping, poursuit le procureur. La fillette était restée "totalement invisible, muette". "Les pompiers l’ont examinée. Sur un plan physique, elle va bien. Elle était manifestement heureuse d’être dans les bras des enquêteurs. Très vite, elle a demandé où était sa famille. L’essentiel est de la protéger, de la soutenir." La fillette a parlé de bruits et de cris et sera entendue prochainement.
Concernant l’identité des victimes, le procureur a privilégié la plus grande prudence. Le cycliste retrouvé mort s’appelait Sylvain Mollier, "un jeune père de famille" né en 1967. "Un sportif accompli, très favorablement connu." "Il semblerait que ce soit simplement un cycliste qui a choisi de venir pédaler à cet endroit", dit le procureur.
Quant aux personnes retrouvées dans le véhicule, la plaque d’immatriculation a permis de remonter à un propriétaire, "une personne née en Irak" et vivant en Grande-Bretagne au moins depuis 2002", indique le procureur, mais on ignore si les personnes qui se trouvaient dans la BMW ont un lien avec son propriétaire.
"Nous savons qui est le propriétaire du véhicule et que c’est le même passeport qui a permis de réserver le camping", dit seulement le procureur. La femme la plus âgée détenait "un passeport suédois". Le procureur n’a pas souhaité en dire plus dans l’attente d’authentifications et par expertises ADN.
Sur le ou les armes du crime, le procureur reste prudent. "On penche pour un pistolet automatique", dit-il, soulignant qu’il y a eu "un grand nombre de tirs". mais il n’exclut pas qu’il y ait eu plusieurs armes. Le procureur a qualifié l’acte "d’une extrême sauvagerie". Les raisons de cette tuerie restent mystérieuses.