CHRISTOPHE SAIDI/SIPA
Le chroniqueur sportif, Pierre Ménès est actuellement accusé après une plainte déposée par Emmanuel Trumer, son ancien collaborateur.
Pierre Ménès est l’une des vedettes des émissions sur le football du groupe Canal+. En ce moment, il fait l’objet d’une enquête préliminaire, ouverte en octobre, pour "harcèlement moral" et "injure sexiste non-publique". Cette enquête fait suite à une plainte déposée par le journaliste, Emmanuel Trumer, fin septembre. Publiée par le journal Le Parisien, cette information a été confirmée par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) à FranceInfo, jeudi 26 décembre.
Contacté par FranceInfo, Didier Seban, l’avocat du plaignant, a confirmé qu’Emmanuel Trumer, a été déjà entendu par la police. Selon lui, pendant l’année où son client a travaillé "sous la direction de Pierre Ménès", il a subi "des insultes réitérées, homophobes ou pour certaines racistes". Ces propos avaient une volonté de dégrader d’atteindre la personne, a-t-il précisé. Pour l’homme de lois, "cela constitue la définition du harcèlement".
De son côté, maître Arash Derambarsh, l’avocat de Pierre Ménès, a totalement réfuté ces accusations. Joint par FranceInfo, il a fustigé que ces imputations viennent d’un jeune homme "frustré, qui cherche à faire du buzz sur le dos des autres". Par ailleurs, lorsqu’Emmanuel Trumer a cessé sa collaboration avec le groupe Canal+, il a envoyé un message à Pierre Ménès "le remerciant par deux fois". "Ce qui est en contradiction avec les accusations de harcèlement et d’homophobie", a continué l’avocat. D’ailleurs, ce dernier compte poursuivre le journaliste devant le tribunal correctionnel en "citation directe, pour harcèlement ou pour diffamation".
En septembre, le journaliste a dénoncé sur Twitter, des propos tenus à son encontre par Pierre Ménès. Sur CNews, ce dernier a parlé du sujet du supposé "racisme anti-blanc" dans le football. Emmanuel Trumer l’a également accusé de faits relevant de l’agression sexuelle sur des femmes journalistes.
Pareillement, mardi 24 décembre, il a publié un article sur son site personnel. Il a confirmé avoir déposé plainte en dénonçant, à nouveau, des propos tenus par Pierre Ménès. Il a accusé ce dernier de "harcèlement constant, quotidien, violent, le racisme décomplexé, l’homophobie et [les] comportements très graves envers les femmes".
Selon son avocat, Didier Seban, Emmanuel Trumer a fini par quitter la chaîne Canal+, car "sa situation était intenable". Il a aussi assuré que son client est "sorti casser par un an de maltraitances". D’ailleurs, ce dernier a publié, sur Twitter, deux captures d’écran de messages contenant à plusieurs reprises des insultes homophobes ou racistes, qu’il attribue à Pierre Ménès. A FranceInfo, l’avocat a assuré que ces captures d’écran sont authentiques, et qu’il en existe "beaucoup d’autres" de la même teneur.
Par ailleurs, Emmanuel Trumer a également expliqué, dans son article, sa décision de rendre public cette affaire à cause de ce qu’il décrit comme un "harcèlement" de la part d’Arash Derambarsh. Selon lui, pour obtenir la suppression des tweets publiés en septembre, l’avocat de Pierre Ménès l’a harcelé. Il a aussi annoncé que la plainte pour diffamation, déposée par le chroniqueur sportif est "tombée à l’eau". Pourtant, Didier Seban a affirmé ne pas avoir connaissance d’une plainte pour diffamation visant son client, tout comme le parquet de Nanterre.
Pour le moment, l’enquête pour harcèlement est toujours en cours. "Les policiers ont dit qu’ils pensaient envoyer leur rapport en début d’année", a confirmé Didier Seban.
De son côté, Arash Derambarsh a affirmé au journal Le Parisien que Pierre Ménès avait finalement renoncé à déposer plainte "par égard pour le père de cette personne" qu’il connaît. Mais il a poursuivi que ce qui se passe actuellement est scandaleux et "on va régler cela devant la justice". Il a ainsi indiqué le dépôt d’une plainte la semaine prochaine.
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