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Quatre anciens parachutistes du 8e RPIMa ont affirmé que leurs supérieurs auraient instauré une ambiance marquée par l’intimidation et la peur.
Quatre anciens militaires du 8ᵉ régiment parachutiste d’infanterie de marine de Castres ont porté plainte contre leurs ex-supérieurs hiérarchiques et le ministère des Armées. Ils dénoncent des violences volontaires, du harcèlement moral et un climat oppressant, subi entre 2021 et 2023. Selon eux, leurs supérieurs auraient instauré une ambiance marquée par l’intimidation et la peur.
Les noms de plusieurs responsables militaires sont cités dans le document. Ces anciens soldats ont affirmé avoir été victimes d’humiliations répétées, dans un cadre hiérarchique qu’ils décrivent comme toxique, rapporte TF1.
Leur avocat Me Thibault Laforcade a réagi auprès de TF1-LCI. "Il est impensable qu’aujourd’hui dans un régiment en France, on puisse séquestrer un militaire du rang par trois cadres dans un bureau, le molester, le menacer pendant de longues minutes de le détruire, de le casser en deux, de le menacer de sévices sexuels", a-t-il indiqué.
Dans une plainte, consultée par la presse, l’un des militaires a raconté qu’il a été insulté et harcelé en raison de sa réticence à se conformer aux pratiques de bizutage. Il aurait également refusé de s’en prendre à d’autres soldats désignés comme boucs émissaires par la hiérarchie. Ces refus auraient contribué à l’aggravation de sa situation, accentuant les pressions subies.
Les témoignages ont fait état de pratiques violentes et de propos humiliants tolérés, voire encouragés, par certains responsables. Ils ont également rapporté des interventions brutales de certains cadres, proférant des menaces comme : "on va t’exploser la mâchoire. (…) La justice, je lui chie dessus". Selon l’avocat, un des plaignants est actuellement hospitalisé en urgence psychiatrique. Une autre victime aurait tenté de mettre fin à ses jours pendant son engagement militaire. "Il a avalé plusieurs médicaments dans les bois. Ses camarades l’ont retrouvé juste à temps", a précisé Me Laforcade.
Ces faits soulignent l’impact profond de ces violences sur la santé mentale des victimes, qui réclament désormais justice.
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