CYRIL PECQUENARD/SIPA
Un rapport judiciaire certifie que l’acteur français a tenu des propos sexualisant une fillette lors d’un tournage en Corée du Nord.
Les faits remontent à 2018, mais l’analyse d’un expert mandaté en mai 2025 vient contredire les arguments de la défense.
En 2018, Gérard Depardieu travaillait pour le tournage d’un documentaire en Corée du Nord avec l’écrivain Yann Moix. Ces images, restées inédites, ont été partiellement diffusées dans l’émission "Complément d’enquête "sur France 2 en décembre 2023. On y entend l’acteur prononcer des remarques à caractère sexuel alors qu’une enfant défile à poney.
Parmi les phrases enregistrées : " Si jamais il galope, elle jouit " et " C’est bien ma fifille, continue. Tu vois, elle se gratte, là ". Ces propos, jugés graveleux et sexistes, avaient suscité une vague d’indignation. Retransmise plus d’un an après les faits, l’émission a relancé l’intérêt médiatique autour des accusations visant le comédien.
L’avocat de Gérard Depardieu, Me Jérémie Assous, avait immédiatement contesté le montage des séquences diffusées, dénonçant leur caractère prétendument " illicite ". Selon lui, l’acteur s’adressait à une femme adulte, et non à une enfant. Il affirmait même sur le plateau de TPMP en novembre 2024 qu’aucun mineur ne se trouvait dans le champ de vision au moment des propos.
Pour étayer sa position, l’avocat a sollicité une expertise indépendante. La juge d’instruction a donc mandaté un professionnel pour analyser les rushs dans leur intégralité. L’objectif était de déterminer si les images avaient été coupées ou présentées de façon trompeuse.
Dans ses conclusions, remises à la justice à la mi-mai 2025, l’expert judiciaire a indiqué que "des propos à connotation sexuelle ont été adressés à l’égard d’une fillette évoluant sur un poney". Cette information a été révélée ce mardi par Libération et BFMTV.
L’expert a pu identifier la personne visée par les propos. Il a déterminé que l’acteur s’adressait à quelqu’un portant des chaussures plates de type mocassins. Or, la seule personne arborant ce type de chaussures dans la séquence était la petite fille.
Cette conclusion fragilise considérablement la ligne de défense de l’acteur. Par ailleurs, le documentaire de "Complément d’enquête" a été officiellement introduit au dossier d’instruction dans le cadre de la plainte pour viol déposée par Charlotte Arnould. Ce nouvel élément pourrait influencer la suite de la procédure.