Thomas Hubert/SIPA
Lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire jeudi, un ex-gendarme affirme avoir été informé d’une intervention de François Bayrou dans l’affaire Bétharram. Des déclarations qui contredisent celles du Premier ministre à l’Assemblée.
Alain Hontangs, ancien gendarme, a été auditionné le 10 avril par la commission d’enquête parlementaire. Il a de nouveau affirmé qu’un magistrat lui avait évoqué une intervention de François Bayrou en 1998 dans l’affaire Bétharram. À cette époque, il enquêtait sur des accusations de viol visant un prêtre de l’institution. Il avait déjà livré ces propos à la mi-février dans une émission télévisée, puis dans la presse.
Le 26 mai 1998, Alain Hontangs devait présenter le père Silviet-Carricart à un juge. Ce dernier, accusé par un ancien élève, dirigeait l’établissement visé par les plaintes. À son arrivée, le gendarme a été prévenu d’un report. Un magistrat lui aurait déclaré qu’une intervention de François Bayrou avait entraîné la consultation du dossier par le procureur général. Plus tard, le juge a autorisé la présentation du prêtre, estimant pouvoir poursuivre selon son appréciation.
L’ex-enquêteur a précisé ne pas être seul à connaître cette information. "Je ne suis pas le seul enquêteur" à avoir été informé d’une éventuelle intervention, a lâché l’ex-gendarme jeudi sur les propos relayés par Franceinfo. Après la diffusion du reportage, un ancien collègue l’a contacté pour confirmer qu’il avait entendu la même chose de la part du juge Mirande. L’ancien gendarme a produit un courrier daté du 15 juin 1998. Il y est question de la remise en liberté du prêtre, décidée par la chambre d’accusation en accord avec les réquisitions du parquet général.
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