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A la tête de la communauté traditionaliste de Riaumont depuis longtemps, le père prieur Alain H. a été mis en examen. La justice lui reproche des faits de pédophilie.
Riaumont est situé à Liévin, département du Pas-de-Calais, en France. La communauté rassemble une vingtaine de jeunes de 11 à 15 ans. Ces garçons sont les plus souvent renvoyés de leurs établissements scolaires. Dès qu’ils sont intégrés, ces jeunes doivent faire partie des scouts de Riaumont et ne pouvaient rentrer chez eux qu’une fois par mois.
Le père Alain H., à la tête de la congrégation depuis 1980, est poursuivi pour pédophilie. Au début, il a été soupçonné d’avoir regardé des images pédopornographiques. Le juge de Béthune a ordonné une enquête préliminaire. En 2013, une victime a porté plainte contre le père Alain pour viol, et depuis, plus de 200 témoins et victimes ont été entendus par la police. Tous les ordinateurs ont également été saisis.
Un ancien pensionnaire, actuellement âgé de 40 ans, a raconté les punitions auxquelles les garçons étaient soumis, à savoir des claques, des travaux de maçonnerie la nuit, des pompes, etc. Des anciens élèves des années 70 ont également raconté des faits accablants.
"J’ai été enfermé dans des douches et reçu quelques coups de ceintures", a assuré Claude.
"Ça m’est arrivé une nuit d’être touché par un éducateur quand j’étais petit, mais je ne me suis pas laissé faire. Mais à l’époque on était discrets, il n’y a personne qui ne disait rien parce que sinon on se prenait une correction, donc il valait mieux se taire", a soulevé Yves, alors âgé de 9 ans.
Laurent Duporge, maire PS de Liévin, a avoué "ne rien savoir de ce qui s’y passe et ne pas avoir été averti d’une quelconque enquête judiciaire." Même constatation pour l’ancien député PS de la circonscription, Nicolas Bays.
"Ce qui frappait, c’était la fragilité apparente des enfants, frêles, comme on se les imagine en lisant Zola. Des gamins dans des shorts trop grands. Ils faisaient toujours un petit peloton d’honneur aux manifestations commémoratives et patriotiques. Les gamins marchaient au pas, dans un fonctionnement quasi militaire. Cela faisait un peu anachronique", a-t-il conclu.
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(Source : Lepoint.fr)
