Une enquête interne sur les agressions sexuelles a été réalisée par l’Ecole polytechnique, et menée suivant les recommandations du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
L’Ecole Centrale Supélec a indiqué des faits de violences sexistes et sexuelles dans cet établissement en octobre 2021. Après cette révélation, de nombreuses questions ont été posées concernant les conditions favorisant ces pratiques dans ces établissements. Entre autres, on peut citer le faible nombre de femmes, l’isolement sur le plateau de Saclay, le manque de surveillance les soirs et le week-end.
Le journal Le Monde dévoile, quelques mois après, qu’une enquête similaire a été réalisée en interne par l’Ecole Polytechnique et menée suivant les recommandations du ministère de l’Enseignement supérieur, rapporte Le Figaro Etudiant.
Environ 2 100 jeunes sur les 3 400 intégrant "l’X" entre 2018 et 2021 ont rempli un questionnaire. Les résultats de ce sondage ont démontré que près d’une étudiante sur quatre affirme avoir été victime d’agressions sexuelles, depuis son arrivée dans cet établissement.
Au micro du journal Le Figaro Etudiant, François Bouchet, directeur général de l’Ecole polytechnique, a apporté plus de précisions sur ces faits. "Nous nous doutions qu’il allait y avoir des cas, mais le bilan s’avère intolérable", a-t-il lancé en pointant des agissements inacceptables. Il a confié vouloir prendre le temps de bien préparer cette enquête pour répondre aux attentes.
D’après ce sondage, 23% se disent victimes d’une agression sexuelle subie au cours de leur scolarité. Ces étudiantes ont témoigné qu’on s’est frotté à elles, touché leurs seins leurs fesses, ou encore on les a embrassées.
Par ailleurs, 11% des enquêtés ont souligné avoir reçu des propositions sexuelles insistantes "malgré leur refus". Trois jeunes indiquent avoir été drogués à leur insu lors d’une fête si onze se déclarent victimes d’une tentative de viol ou d’un viol pendant leurs années à Polytechnique.
Sur le récit d’IK au féminin, le journal Le Monde évoque un nouveau hors-série qui montrerait que ces comportements imprègnent toujours l’école. Effectivement, des fresques de filles nues peintes par des élèves ont provoqué de remous. Selon le magazine, un encadrant aurait dit à une étudiante en tenue de sport qu’il était "ravi de la voir en brassière".
L’établissement a décidé d’élaborer un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, qui devrait être amélioré au moyen de groupes de travail. François Bouchet a noté qu’aujourd’hui, le dispositif instauré à l’Ecole Polytechnique repose sur de la prévention et du traitement.
"Par exemple, des amphithéâtres pour former les étudiants, des cellules d’écoutes, un service de psychologie et même, une permanence dédiée au commissariat de Palaiseau", a-t-il signifié. Il a toutefois, ajouté qu’il faut que les étudiants soient acteurs de la lutte contre les violences sexuelles. Selon ses dires, il s’agit d’une responsabilité collective de l’école. Ils doivent aussi en parler et "nous permettre de pouvoir réagir". "Sans les noms des présumées victimes ou agresseurs, nous ne pouvons travailler ni mettre en place des sanctions", a-t-il noté.
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