Ce vendredi 29 juillet 2011, le Bureau d’enquêtes et d’analyse (BEA) a livré son troisième rapport concernant le crash Rio-Paris qui se base sur les informations contenues dans les boîtes noires repêchées début mai. Les éléments divulgués mettent en lumière les " circonstances " et " non les causes " de cet accident qui a fait 228 morts le 1e juin 2009 au large du Brésil, précisent les enquêteurs. Selon Le Figaro, le nouveau rapport d’étape pointe les compétences de l’équipage, tandis qu’Air France, propriétaire de l’Airbus A 330 accidenté, doute de la fiabilité de l’alarme de décrochage.
De nouveaux éléments autour du crash Rio-Paris ont été révélés au public aujourd’hui. Après avoir analysé les boîtes noires de l’appareil, le Bureau d’enquêtes et d’analyse a identifié une série de défaillances mettant en cause les pilotes. L’équipage n’aurait pas réagi correctement aux deux principaux incidents survenus lors des dernières minutes du vol : la perte des indicateurs de vitesse et le décrochage de l’appareil.
D’après Le Figaro, ce sont les "erreurs successives de l’un des pilotes qui ont entraîné la chute de l’appareil ". Devant des informations contradictoires affichées sur le cadran de vitesse, l’un des pilotes aurait fait décrocher l’avion sans s’en rendre compte. Tout cela dans la panique.
Quand le pilotage automatique s’est désengagé, le copilote le moins expérimenté, qui était aux commandes, aurait donné l’ordre à cabrer, en faisant monter l’appareil à une altitude où " le risque de décrochage est très important ", note Le Figaro, expliquant que " lorsque l’avion cabre trop, il finit par perdre sa portance et chuter ". On avance que le copilote incriminé n’aurait pas été entraîné à faire face à ce type d’ennuis techniques.
Autre élément compromettant : le commandant de bord n’a pas été suffisamment informé de la situation, ce qui l’aurait rendu incapable d’apporter de bonnes réponses aux problèmes rencontrés, selon Le Figaro. Lorsqu’il est revenu dans le cockpit, aucun des deux copilotes ne lui aurait parlé de décrochage.
En conséquence, au regard de ces nouveaux éléments, la thèse de l’erreur de pilotage se précise. Mais le Bureau d’enquêtes et d’analyse n’est pas de cet avis et refuse de tirer des conclusions hâtives. " Il ne faut pas confondre circonstances et causes d’un accident ", déclare la porte-parole du BEA, qui appelle l’opinion à " laisser le BEA poursuivre son travail " car l’enquête est encore " loin d’être terminée".
De son côté, la ministre de l’Ecologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet a réaffirmé ce vendredi que les enquêteurs du BEA n’ont fait qu’établir des " faits " et qu’il appartient à la justice de déterminer les " responsabilités ". "Le BEA établit des faits, sur la base de ces faits il établit des recommandations (...) La responsabilité des uns et des autres, c’est le rôle de la justice", a-elle rappelé sur RTL.
Pour sa part, Air France prend la défense de ses pilotes, en insistant sur des défaillances d’ordre technique. Ainsi, la fiabilité de l’alarme de décrochage a été mise en doute. "Les multiples activations et arrêts de l’alarme de décrochage en contradiction avec l’état de l’avion ont fortement contribué à la difficulté pour l’équipage d’analyser la situation", commente la compagnie dans un communiqué diffusé à la presse.